Modèle:L'enjeu du salaire/ligne2colonne2

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Faire à côté du système ?

Le revenu inconditionnel garanti, la mise en cause du travail, la dénonciation de la monnaie sont des thématiques des alternatifs.



Revenu inconditionnel de base : Une lecture approximative de la proposition de « salaire universel » pourrait faire penser à sa proximité avec celle d’un « revenu universel ». Il n’en est rien, même si salaire universel et revenu de base ont un point commun décisif : leur inconditionnalité.

Le revenu désigne deux réalités antinomiques. D’une part, c’est ce que l’on tire d’un patrimoine ; d’autre part, le revenu renvoie aux besoins, au pouvoir d’achat qui rend possible la reproduction d’une force de travail, il est cohérent avec la prétention des capitalistes à se poser comme les seuls acteurs de l’économie et à faire des travailleurs des mineurs sociaux auxquels n’est impartie que la sécurité, des êtres de besoins niés comme producteurs.

Une variante minoritaire de la proposition du revenu inconditionnel de base le fonde sur le caractère cognitif de tout travail aujourd’hui qui fait que la mesure individuelle de la contribution de travail de chacun est impossible ; d’où la proposition de la reconnaître par un forfait universel. Le revenu universel ne remet pas en cause ni le marché du travail ni celui des capitaux. Il continue à identifier travail et emploi et propose de garantir une base au « hors-travail » (en réalité le hors-emploi). Nous aurions deux parts dans nos vies, celle de la liberté assurée par le revenu garanti, et celle de la contrainte dans le travail donnant lieu à salaire, le second chèque de ceux et celles qui ne se contenteraient pas du revenu de base. L’emploi demeure donc bien la matrice du travail, même si un forfait vient reconnaître la contribution au travail hors emploi.
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Mise en cause du travail : Que la souffrance au travail soit en réalité une souffrance à l’emploi ne change pas ce fait majeur de l’identification entre travail et emploi.
Or c’est bien de ce carcan intellectuel qu’il faut sortir. Laissez se répandre que « le travail c’est mauvais » n’est pas pour déplaire à des propriétaires lucratifs qui sont aujourd’hui incapables d’obtenir l’adhésion de leur convention du travail autrement que par la violence managériale et le chantage à l’emploi et à la dette.
A des degrés divers, nous faisons l’expérience amère que la convention capitaliste du travail est un obstacle au « bien travailler » et au « tous travailler ». Ces propriétaires lucratifs sont prêts à distribuer de la monnaie inconditionnelle si elle est en mesure de rendre acceptable l’inhumanité du marché du travail et que nous mettions toute notre aspiration à la liberté et à la créativité dans des activités hors emploi financées par un revenu universel. ET que nous complétions ce forfait par le salaire obtenu en allant sur le marché du travail contraint. Cela les arrange , la convention capitaliste du travail conduit à une production de marchandises à valeur d’usage de plus en plus contestée : tout ce qui naturalise l’état dans lequel ils mettent le travail, tout ce qui identifie le travail abstrait aux impasses de sa convention capitaliste ferme la voie à l’affirmation du travail socialisé de la convention salariale.

Concernant la critique menée du point de vue des valeurs d’usage et du travail concret que les partisans de la fin du travail vont appeler « activité, création de richesse » puisqu’ils réservent le mot « travail » à son destin dans le capitalisme, il n’y a pas de raisonnement sur la valeur économique, n’existe que la production de valeur d’usage que le capitalisme dévoie en travail, c'est-à-dire en production de valeurs d’usage mortifère.
La critique menée du point de vue du travail sans donner d’importance aux deux dimensions, abstraites et concrète, du travail est la même : les rapports de production capitalistes, l’appropriation privée des moyens de production, aliènent et exploitent le travail (concret), et si on supprime cette appropriation privée pour donner la propriété et le pouvoir aux travailleurs, le travail sera libéré, le travail (concret) pourra enfin s’épanouir librement.
Quant à la critique du travail au nom de l’activité, elle opère selon un raisonnement équivalent, sauf que la logique capitaliste est analysée selon d’autres variables : le toujours plus, l’aliénation dans la consommation, l’appétit de pouvoir, la compétition. L’argumentation fait la même impasse sur la valeur économique et sur son expression capitaliste, le travail abstrait.

Or est-il possible de faire société sans valeur, sans monnaie ?

La question est de passer d’une mise en cause pragmatique à une entreprise politique délibérée de définition d’une abstraction du travail alternative à la valeur-travail. Nous avons besoin d’une abstraction du travail. Les rapports de propriété n’épuisent pas la réalité du capitalisme. Son noyau dur est l’invention de la valeur économique mesurée par le travail abstrait, la simple dépense d’énergie humaine, et tant que valeur et travail (abstrait) ne seront pas détruits, on ne pourra pas sortir du capitalisme.
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Dénonciation de la monnaie : Il y a évidemment une cohérence à proposer à la fois la fin du travail, la fin de la valeur et la fin de la monnaie. Néanmoins, comment peut-on échapper à la valorisation (monétaire) de l’activité ? Toutes les valeurs d’usage ne se valent pas, non pas par essence, non pas parce que leur utilité serait inégale, mais parce que les rapports sociaux construisent leur inégalité économique. La valeur est affaire de pouvoir.

La qualification personnelle mesure la valeur des biens et services non pas par leur temps de production mais par la qualification de leurs producteurs. Cette forme d’abstraction du travail attaché aux personnes de façon irréversible et toujours améliorable confirme ces personnes, ce qui est décisif pour qu’elles aient un rapport inventif au travail.
La qualification personnelle n’est pas un retour vers l’inégalité statutaire des producteurs, saisis par le hasard de leur naissance ou la puissance de leur patronage, c’est une abstraction du travail évidemment enjeu de pouvoir et pour cela politiquement construite, toujours remise sur le tapis de la délibération. Elle peut être servie par une monnaie créée au même rythme qu’elle. Plutôt que de stériliser la pensée et l’action dans la dénonciation, ou de chercher la fin du travail et de la monnaie des alternatives au capital en-deçà de celle qui est déjà-là avec le salaire, pourquoi ne pas la voir, elle, et s’en saisir ?

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