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Le résumé final se trouve là : L'enjeu du salaire

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Catherine vergnaud 6 octobre 2013 15:04:40 [[débat a Le travail concret
Article créé le 5 octobre 2013 22:54:20 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[TravailConcretFriot]] - Débat sur : Discussion:TravailConcretFriot

Le travail concret :

Ce que le langage courant désigne comme « activité » associée à « richesse » est la production de valeur d’usage par le travail dans sa dimension concrète : le travail concret met en œuvre des technologies et des savoir-faire spécifiques pour produire tel bien ou service spécifique, telle valeur d’usage donc. Le travail concret selon Bernard Friot : Les valeurs d'usage, c'est à dire les biens et services définis par ce à quoi ils servent, sont le produit du travail concret. Mais ça n'est pas l' utilité sociale du travail concret qui décide de la valeur économique des produits, c'est l'institution dans laquelle il s'exerce (emploi, grade, salaire à vie)

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:39:40 [[débat b Le travail abstrait
Article créé le 5 octobre 2013 22:55:24 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[TravailAbstraitFriot]] - Débat sur : Discussion:TravailAbstraitFriot

Le travail abstrait :

Ce que le langage courant désigne comme « travail » associé à « valeur » désigne l’autre dimension du travail, sa dimension abstraite de production de valeur économique. Le travail abstrait selon Bernard Friot : Invention capitaliste qui rapporte le travail à la mesure de la valeur économique et donc détache celle-ci de l'immédiateté des rapports de pouvoir qui la déterminent.L'effet est à la fois émancipateur et mortifère. * Émancipateur, parce que l'acte même de produire, et non le statut social du producteur, est posé comme fondement de la valeur, ce qui contribue à construire l’égalité des humains. * Mais mortifère, parce que la forme capitaliste d'extorsion de la survaleur suppose que le travail abstrait est utilisé pour mesurer la valeur soit le temps de travail (valeur-travail), ce qui fait que les personnes, réduites à des forces de travail, sont de plus prises dans l'étau de l'élimination relative de ces dernières. Le travail abstrait salarial (la qualification) au contraire, confirme les personnes puisque la qualification, toujours améliorable, leur est attachée de façon irréversible.

Pierro78 6 octobre 2013 16:26:04 [[débat c Le travail
Article créé le 6 octobre 2013 14:11:15 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[DefTravailFriot]] - Débat sur : Discussion:DefTravailFriot

Le travail :

On travaille lorsque l’activité productrice de valeur d’usage – le travail concret – se double d’une production de valeur économique – le travail abstrait – parce qu’elle s’inscrit dans une convention dans les institutions qui, par convention, ajoutent à la valeur d’usage une valeur économique. Définition de Bernard Friot : Dans le capitalisme, le travail a deux dimensions, le travail concret, qui rapporte la production de valeurs d'usage, et le travail abstrait, qui le rapporte à la production de valeur économique. Le travail y désigne donc la part de la production de valeur, production de valeur économique, soit la production de marchandises par des forces de travail. Mais cette convention est mise à mal par la convention salariale, porteuse d'une autre mesure de la valeur et d'une autre définition du travail comme la production de valeurs d'usage par des salariés, c'est à dire des titulaires d'une qualification.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 23:01:17 [[débat d Survaleur
Article créé le 6 octobre 2013 21:01:17 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[SurvaleurFriot]] - Débat sur : Discussion:SurvaleurFriot

Survaleur :

Cœur de la convention capitaliste du travail, la survaleur ou plus-value résulte de la différence entre le temps de mobilisation de la force de travail dans les conditions moyennes de productivité (valeur du produit du travail) et le temps de sa (re)production (valeur de la force de travail, salaire). Le taux de survaleur est le rapport entre la survaleur et le salaire. Mais c'est bien le taux de profit, qui rapporte la survaleur au capital avancé qui est décisif.

Catherine vergnaud 8 octobre 2013 10:21:08 [[débat e Valeur d'usage, valeur économique
Article créé le 6 octobre 2013 21:14:08 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ValeurUsageEconomiqueFriot]] - Débat sur : Discussion:ValeurUsageEconomiqueFriot

Valeur d'usage, valeur économique :

Toutes les valeurs d'usage' ne se valent pas, non par nature mais parce que les rapports sociaux en décident ainsi : tout le monde n'est pas reconnu comme producteur, tous les biens et services ne sont pas porteurs de valeur économique, toutes les activités ne sont pas productrices, toute la richesse que représentent les valeurs d'usage n'est pas reconnue comme valeur.Expression de la valeur économique, et donc des rapports de pouvoir dans une société, la monnaie n'est donc pas la simple quantification diaphane des valeurs d'usage, c'est un enjeu de pouvoir.Si dans le capitalisme, la valeur économique est la valeur d'échange, ça n'est pas parce que l'extorsion de survaleur dans la production passe par l'échange entre force de travail et salaires sur le marché du travail et entre produits et prix de vente sur le marché des produits. Dans la convention salariale, les biens continuent à être échangés, mais la valeur-travail (*voir travail abstrait) est remplacée par la qualification personnelle : la vraie valeur économique n'est plus une valeur d'échange.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:38:30 [[débat f Revenu
Article créé le 6 octobre 2013 21:19:28 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[RevenuFriot]] - Débat sur : Discussion:RevenuFriot

Revenu :

Qu'il soit le rendement d'une propriété lucrative (individuelle ou collective), le forfait d'une carrière smicarde ou d'un revenu inconditionnel de base, le revenu différé d'une prévoyance par répartition, la rémunération d'un projet ou d'un chantier, le revenu est le contraire du salaire car il ignore tant la qualification que la cotisation (en tout cas à son taux normal) tout en réduisant la ressource à un pouvoir d'achat

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 23:26:28 [[débat g Force de travail
Article créé le 6 octobre 2013 21:26:28 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ForceDeTravailFriot]] - Débat sur : Discussion:ForceDeTravailFriot

Force de travail :

Destin du travailleur dans la convention capitaliste du travail. La définition capitaliste de la valeur réduit les travailleurs, dans l'acte de production, à objectiver leur capacité de produire de la valeur économique dans une marchandise soumise aux aléas du marché du travail, évaluée au temps nécessaire à sa (re)production et vouée à produire des marchandises sous le joug de la valeur-travail. Un des lieux majeurs de l'aliénation au capital est la naturalisation de la force de travail comme propriété (on "a" une force de travail, c'est un "capital humain") de la personne capable de produire des valeurs d'usage.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 23:41:40 [[débat h Employeur
Article créé le 6 octobre 2013 21:37:13 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[EmployeurFriot]] - Débat sur : Discussion:EmployeurFriot

Employeur :

Fonction sociale décisive dans la convention capitaliste du travail : l'employeur loue des forces de travail pour les affecter sur des postes support de la qualification, si bien qu'en embauchant ou en débauchant un salarié, il décide de sa capacité ou non de créer de la valeur économique. Ne pas confondre cette fonction qui doit disparaître avec les nécessaires fonctions d'entrepreneur, de supérieur hiérarchique.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 23:44:40 [[débat i Emploi
Article créé le 6 octobre 2013 21:44:40 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[EmploiFriot]] - Débat sur : Discussion:EmploiFriot

Emploi :

Construit par les conventions collectives comme poste de travail support de la qualification et du salaire, l'emploi est une institution ambivalente aujourd'hui vidée de son contenu salarial (qualification du poste remplacé par l'employabilité de son titulaire, cotisation sociale exonérée ou changée soit en solidarité nationale, soit en prévoyance par répartition), au bénéfice de sa stricte articulation au marché du travail : institution décisive du déni de la qualification des personnes réduites à la force de travail, il peut être remplacé par la qualification personnelle.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 23:46:06 [[débat j Employabilité
Article créé le 6 octobre 2013 21:46:06 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[EmployabiliteFriot]] - Débat sur : Discussion:EmployabiliteFriot

Employabilité :

Définissant le travailleur comme porteur d'une permanente "distance à l'emploi" à réduire grâce à la formation tout au long de la vie et à l'intermédiaire du service public de l'emploi, l'employabilité est l'instrument essentiel de lutte contre la qualification, celle du poste dans l'emploi, celle de la personne dans le grade. Ses thèmes majeurs sont la "modernisation du marché du travail" et la "sécurisation des parcours professionnel".

Catherine vergnaud 7 octobre 2013 13:58:29 [[débat k Profit
Article créé le 7 octobre 2013 11:58:29 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ProfitFriot]] - Débat sur : Discussion:ProfitFriot

Profit :

Ponction sur la valeur produite par le travail d'autrui à l'occasion de la production de marchandises par les forces de travail. Ce revenu de la propriété lucrative n'est pas à confondre avec le bénéfice, revenu du travail d'un travailleur indépendant utilisant sa propriété d'usage.

Fchapeau 10 octobre 2013 18:23:00 [[débat l Propriété lucrative, Propriété d'usage
Article créé le 7 octobre 2013 12:05:28 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ProprieteLucrativeFriot]] - Débat sur : Discussion:ProprieteLucrativeFriot

Propriété lucrative, Propriété d'usage :

Ce sont deux notions contraires. * La propriété d'usage est un patrimoine que l'on consomme pour son usage personnel et dont on ne tire aucun revenu : un appartement, une voiture, des outils, de l'épargne d'usage. * La propriété lucrative est un patrimoine que l'on ne consomme pas personnellement, pour en tirer un revenu sous forme de loyer, de rendement d'un portefeuille financier, de profit tiré d'une entreprise. C'est le principal obstacle à la propriété d'usage, en particulier en matière de logement et d'outil de travail. C'est sa disparition qui permettra la généralisation de la propriété d'usage du sol, du logement, des entreprises.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:37:05 [[débat m Marchandises
Article créé le 7 octobre 2013 12:36:46 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[MarchandisesFriot]] - Débat sur : Discussion:MarchandisesFriot

Marchandises :

Institution de la convention capitaliste du travail, la marchandise est certes un bien qui doit être vendue, car c'est la condition pour la récupération par le capitaliste de la survaleur apparue dans l'acte de production.Mais tous les biens et services vendus ne sont pas des marchandises parce qu'ils ne contiennent pas tous de la survaleur.Pour qu'il y ait survaleur, il faut que le produit l'ait été par une force de travail (elle-même marchandise donc) soumise à la loi de la valeur, c'est à dire contrainte de produire dans le temps de travail moyen nécessaire à la production de ce bien, c'est à dire selon les normes temporelles de compétitivité qui mesurent la productivité dans la convention capitaliste du travail.Les catégories statistiques du marchand et du non-marchand, en faisant de l'existence ou non d'un prix le critère d'une distinction, font l'impasse sur cette composante essentielle de la marchandise.

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Catherine vergnaud 5 octobre 2013 15:53:17 [[débat a Minorité sociale (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 13:53:17 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[MinoritéSociale]] - Débat sur : Discussion:MinoritéSociale

Minorité sociale (approfondissement) :

Une part du droit du travail s’est construite sur cette structure asymétrique du rapport salarial, et entretient cette représentation du salaire comme ce qui est dû à un mineur social : un pouvoir d’achat pour satisfaire ses besoins. C’est la représentation courante du salaire comme rémunération de la productivité mais qui ne pose la question de qui décide de la production et sur la base de quelle définition de la valeur. Le travailleur produit pour être payé. Son capital humain n’est pas envisagé du point de vue de la maîtrise de la production qu’il lui permettrait mais juste du point de vue du revenu qu’il est en droit ou en capacité d’en tirer.

Catherine vergnaud 8 octobre 2013 16:38:50 [[débat b Proratisation (approfondissement)
Article créé le 8 octobre 2013 14:38:50 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[Proratisation]] - Débat sur : Discussion:Proratisation

Proratisation (approfondissement) :

prise en compte de la durée de cotisation dans le calcul de la pension qui génère notamment une pension de droit directe inférieure de 47 % aux femmes qui ont déjà un salaire inférieur de 20 % à ceux des hommes et qui est un outil qui transforme la pension comme salaire continué en pension comme revenu différé sur le modèle suédois.

Pierro78 6 octobre 2013 14:33:29 [[débat c Définir les producteurs par la ressource (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 15:30:20 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ProducteurRessource]] - Débat sur : Discussion:ProducteurRessource

Définir les producteurs par la ressource (approfondissement) :

Si la classe dirigeante entend affirmer le lien entre travail, emploi et pouvoir d’achat, c’est que ce lien est un des lieux essentiels de son pouvoir. Afficher « travail, emploi, pouvoir d’achat » est possible parce qu’une majorité adhère au fait que le travail s’exerce dans le cadre d’un emploi et donne au travailleur un pouvoir d’achat, et que cela est bon : plein emploi, hausse du pouvoir d’achat, qu'y a t'il à redire ? Poser qu’il faut, et que nous pouvons nous libérer de ce consensus, c’est souligner l’ampleur du déplacement de nos représentations qu’impose l’indispensable sortie du capitalisme.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 17:57:35 [[débat d Exemple de valeur d'usage
Article créé le 5 octobre 2013 15:57:35 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ValeurUsageExemple]] - Débat sur : Discussion:ValeurUsageExemple

Exemple de valeur d'usage :

Un parent au foyer peut être actif et pourtant il ne travaille pas, son travail de préparer un café ne serait du travail que s’il était employé d’un cafetier. Les retraités sont actifs mais ne travaillent pas. Ces activités, travail concret, produisent des valeurs d’usage et ne vont produire de la valeur économique et ne seront considérées comme du travail que lorsqu’elles sont dans le cadre de leur emploi ou de leur grade.

Pierro78 6 octobre 2013 15:09:41 [[débat e Travail abstrait (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 16:04:17 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[TravailAbstrait]] - Débat sur : Discussion:TravailAbstrait

Travail abstrait (approfondissement) :

Dans le capitalisme, le travail abstrait est la dépense d’énergie humaine qui, définie par sa durée, sert de mesure de la valeur économique dans une économie qui repose sur l’extraction de plus-value ou survaleur par la réduction des personnes, dans la production, à des forces de travail. Le profit qui permet la mise en valeur d’un capital suppose une violence sociale indéfiniment renouvelée qui place d’un côté des propriétaires lucratifs maîtres de la valeur économique et de l’autre des forces de travail appliquées à produire des « marchandises » sous le joug de la valeur-travail. Les titulaires de force de travail produisent la valeur économique mais n’en sont pas les sujets, ils ne possèdent pas la valeur économique, ni n’en décident. Ils ne maîtrisent pas le travail dans ses fins et ses moyens. Le propriétaire lucratif n’utilise pas lui-même son patrimoine et permet de tirer un revenu qui est né non pas du propriétaire lui-même mais du travail d’autrui. La création pourtant salutaire du travail abstrait n’a pas aboli le pouvoir au cœur de la valeur économique mais en a déplacé le lieu et le fondement au bénéfice du capital. institution de la convention capitaliste du travail, la marchandise est un bien ou service vendu pour la récupération par le capitaliste de survaleur ou plus-value, qui résulte entre le temps de mobilisation de la force de travail dans les conditions moyennes de productivité (valeur du produit du travail) et le temps de sa (re)production (valeur de la force de travail, salaire) la valeur économique du produit étant supérieure à celle de la force de travail mise en œuvre, apparue dans l’acte de production. Le souci constant d’augmenter le taux de survaleur dans les conditions de la concurrence intercapitaliste conduit à réduire en permanence le temps de force de travail par unité produite donc par plus de technologie d’où une consommation plus grande de capital réduisant les taux de profit poussant à une nouvelle réduction du temps de travail par unité produite conduit à un cercle vicieux. Cette dérive ne peut se résoudre que par des crises périodiques qui réduisent le capital suraccumulé et restaurent le taux de profit, ou par une extension infinie du champ de la production soumise à la loi de la valeur. Le travail abstrait que pratique le capitalisme est aujourd’hui un obstacle décisif au travail concret.Modification de Marchandise

Pierro78 6 octobre 2013 15:20:57 [[débat f Marchandises (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 16:07:07 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[Marchandise]] - Débat sur : Discussion:Marchandise

Marchandises (approfondissement) :

institution de la convention capitaliste du travail, la marchandise est un bien ou service vendu pour la récupération par le capitaliste de survaleur ou plus-value, qui résulte entre le temps de mobilisation de la force de travail dans les conditions moyennes de productivité (valeur du produit du travail) et le temps de sa (re)production (valeur de la force de travail, salaire) la valeur économique du produit étant supérieure à celle de la force de travail mise en œuvre, apparue dans l’acte de production. Le souci constant d’augmenter le taux de survaleur dans les conditions de la concurrence intercapitaliste conduit à réduire en permanence le temps de force de travail par unité produite donc par plus de technologie d’où une consommation plus grande de capital réduisant les taux de profit poussant à une nouvelle réduction du temps de travail par unité produite conduit à un cercle vicieux. Cette dérive ne peut se résoudre que par des crises périodiques qui réduisent le capital suraccumulé et restaurent le taux de profit, ou par une extension infinie du champ de la production soumise à la loi de la valeur. Le travail abstrait que pratique le capitalisme est aujourd’hui un obstacle décisif au travail concret.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 19:05:26 [[débat g La naturalisation (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 16:45:13 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[NaturalisationValeurUsageValeurEconomique]] - Débat sur : Discussion:NaturalisationValeurUsageValeurEconomique

La naturalisation (approfondissement) :

La valeur économique rabattue sur la valeur d’usage ne serait que la mesure, la quantification (valeur économique, travail abstrait) du qualificatif (valeur d’usage, travail concret). Et non seulement le prix mais le type et les quantités de biens produits seraient décidés par la demande. La valeur économique ne serait enjeu de pouvoir qu’entre les capitalistes qui se font concurrence pour produire au moindre prix. Ce seraient donc au final les consommateurs qui décideraient de la valeur économique avec la notion de pouvoir d’achat du salaire. Les travailleurs producteurs de la valeur économique ne sont définis que par leur capacité à produire des valeurs d’usage. La force de travail n’existe que relativement à la production de valeur économique et donc au travail abstrait mais l’idéologie de légitimation du capital en fera la forme naturelle de la capacité à produire de la valeur d’usage. « Chacun a une force de travail. »

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 19:04:38 [[débat h La convention capitaliste du travail (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 17:04:38 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ConventionCapitaliste]] - Débat sur : Discussion:ConventionCapitaliste

La convention capitaliste du travail (approfondissement) :

L’anticipation de la production valeur économique, à la base de toute création monétaire, est ainsi étroitement articulée à la production de marchandises capitalistes puisque la monnaie est créée d’abord par le prêt que les banques consentent aux entreprises sur la base de leur chiffre d’affaire attendu. Qu’il s’agissent pour les banques de prêter des dépôts de monnaie déjà en circulation ou de créer de la monnaie au-delà de ces dépôts, le prêt est une institution décisive de la convention capitaliste du travail. L’appropriation de la survaleur par les propriétaires lucratifs fait de ceux-ci des prêteurs et du crédit la source légitime du financement de l’investissement et elle fait de la création monétaire l’occasion d’une dette ce qui renforce singulièrement l’affirmation des propriétaires lucratifs comme seuls acteurs de la valeur économique. Le travail est dans cette convention la production de survaleur par les forces de travail pour un propriétaire lucratif. Le salaire est le pouvoir d’achat de ces forces de travail. Exemple : le cafetier travaille, pas la personne qui fait du travail chez elle, pas le producteur de café indépendant ni le fonctionnaire qui fait du café dans un restaurant de l’administration.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 19:28:16 [[débat i Impasse (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 17:28:16 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[Impasse]] - Débat sur : Discussion:Impasse

Impasse (approfondissement) :

La logique d’extorsion de valeur conduit nos sociétés dans un cercle d’abord vertueux (le travail concret est complètement libéré de toutes les entraves nées des rapports sociaux de domination antérieurs et de l’inégalité statutaire des personnes, et la production d’usage peut se développer) mais très vite vicieux. La nécessaire recherche tant de la différence entre temps d’usage productif et temps de production des forces de travail que du gain de temps de force de travail par marchandise produite impose de réduire sans cesse l’usage de forces de travail (seule source de survaleur) dans le capital mis en œuvre pour produire. Pour parer à cette inévitable baisse des taux de profit, les propriétaires lucratifs n’ont à leur disposition que la fuite en avant : dictature toujours plus pressante du temps qui s’oppose au bien travailler et fait du travail un temps de souffrance, crises périodiques toujours plus vives pour détruire une partie du capital suraccumulé et suppression d’emploi et de savoir-faire  : extension infinie de la logique de la production de marchandises par des forces de travail, avec comme conséquence un recul des services publics et la production de biens et services à la valeur d’usage négative comme les produits financiers et tant d’autres.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 19:34:37 [[débat j Les cotisations (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 17:34:37 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ExpressionNocive]] - Débat sur : Discussion:ExpressionNocive

Les cotisations (approfondissement) :

Il y a trois types de cotisations sociales majoritaires qui sont calculées en pourcentage du salaire brut et vont à des caisses de Sécurité sociale : les contributions fiscales (impôts sur le revenu affectés au régime général de la Sécurité sociale  : CSG, CRDS notamment), des contributions hybrides calculées en pourcentage du salaire mais n’allant pas à des caisses de Sécurité sociale (contributions au logement ou à la formation professionnelle continue que l’employeur peut dépenser en interne pour son propre personnel alors que la sécurité sociale repose sur une mutualisation à l’échelle nationale des cotisations). La création du régime général de sécurité sociale en 1945 transforma le plafond d’affiliation en « plafond de cotisation » : tous les salariés devaient relever du nouveau régime mais on n’y cotisait que dans la limite d’un salaire de référence plafonné. Le plafond n’a plus aujourd’hui d’importance quantitative car le caractère dégressif des cotisations a disparu : soit les cotisations ont été déplafonnées et portent sur la totalité du salaire (cotisation maladie) soit des régimes complémentaires sont venus compléter le régime général avec un taux de cotisation au-delà du plafond quasiment identique au taux de cotisation en deçà. Compte tenu des exonérations de cotisation employeur au régime général pour les salaires inférieurs à 1,6 SMIC brut les cotisations pour la vieillesse obligatoires sont de 17,53% du salaire brut au SMIC et progressent jusqu’à atteindre 27,53% entre 1,6 SMIC et le plafond de 3031 € et sont ensuite de 25,53% pour les salaires supérieurs au plafond jusqu’à huit plafonds. L’impact qualitatif de la distinction entre régime de base et régime complémentaire est aujourd’hui énorme. Il est possible de s’appuyer sur les régimes complémentaires pour changer le sens de la sécurité sociale.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 21:49:38 [[débat k Certification et qualification (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 19:49:38 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[CertificationQualification]] - Débat sur : Discussion:CertificationQualification

Certification et qualification (approfondissement) :

Tout comme la valeur d’usage et la valeur économique, certification et qualification appartiennent à deux ordres différents de la réalité, sans qu’on puisse faire de la seconde la quantification de la première. Si la certification est en général une condition de la qualification (tel diplôme est exigé pour la tenue de tel poste ou l’obtention de tel grade) c’est parce que la valeur économique s’applique à la valeur d’usage. En aucun cas certifier n’est qualifier sauf à confondre la valeur économique d’un bien et service et sa valeur d’usage, et donc à naturaliser la convention capitaliste du travail qui dote une partie des valeurs d’usage d’une valeur économique. Voire qui, dans l’état actuel de la crise de la convention du capital du travail, prétend doter toute marchandise capitaliste d’une valeur d’usage, au prix d’une imposition de pratiques de consommation dont la légitimité est à juste titre mise en doute.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 21:59:52 [[débat l Emploi et qualification (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 19:59:52 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[EmploiQualification]] - Débat sur : Discussion:EmploiQualification

Emploi et qualification (approfondissement) :

Le salarié du privé, pourtant le producteur de la valeur, est réduit en permanence à être un « demandeur d’emploi » : jamais un salarié du privé n’est payé, c’est son poste. L’emploi et le marché du travail qui lui est consubstantiellement lié sont des institutions cohérentes avec la valorisation du capital, au contraire du salaire à vie qui pose la personne comme productrice de la valeur économique, libérée du passage par le marché du travail pour produire cette valeur. La fonction d’employeur n’existe que dans la convention collective capitaliste du travail. Un employeur, en embauchant ou en débauchant un salarié, décide de son travail concret, comme le fait tout responsable hiérarchique, y compris dans la fonction publique ou dans une coopérative, mais aussi décide de sa capacité ou non à créer de la valeur économique, déterminée par la qualification du poste qu’il lui attribue ou lui refuse. Qualifier les postes laisse toutes les cartes aux employeurs et à travers eux aux actionnaires et aux prêteurs, maîtres du nombre, de la localisation, de la qualification et de l’attribution des postes de travail : depuis trente ans, ils utilisent cette maîtrise dans un chantage à la « sauvegarde de l’emploi permettant de supprimer ses dimensions émancipatrices.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 22:34:57 [[débat m Brouillage (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 20:06:47 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[Brouillage]] - Débat sur : Discussion:Brouillage

Brouillage (approfondissement) :

Il faut tenir avec force que seuls les fonctionnaires et les professionnels libéraux sont qualifiés et qu’un salarié du privé, quels que soient ses diplômes et l’ampleur de son savoir-faire, n’est jamais qualifié  ; il faut tenir avec force que seuls les postes du privé sont qualifiés et qu’un poste de la fonction publique, quel que soit le niveau de responsabilité qu’il implique dans la division du travail n’est jamais qualifié. A ce brouillage s'ajoute celui qu'introduit la notion de « qualification du travail », mesurée à partir du contenu du travail concret qui évacue le travail abstrait et laisse le champ libre à la définition capitaliste de la valeur économique.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:51:22 [[débat n Restauration de la pratique capitaliste dans l'administration (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 20:24:28 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[RestaurationCapitalisteAdministration]] - Débat sur : Discussion:RestaurationCapitalisteAdministration

Restauration de la pratique capitaliste dans l'administration (approfondissement) :

Les manifestations de cette entreprise de constitution d’un emploi public sont : * gel de toutes les négociations sur le point (expression du grade), * multiplication des primes et des formes de salaire au rendement ou au projet, * tentative de recul du caractère délibératif des commissions d’attribution de la qualification ou de gestion des mobilités afin de constituer progressivement les directeurs ou les chefs d’établissement comme employeurs, * marginalisation des concours de recrutement au bénéfice de la seule considération du diplôme (que les personnels soient comme dans le privé des diplômés circulant sur le marché du travail à la recherche d’un emploi et non des qualifiés).

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:52:52 [[débat o Restauration de la pratique capitaliste dans la pension (approfonsissement)
Article créé le 5 octobre 2013 20:33:40 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[RestaurationCapitalistePension]] - Débat sur : Discussion:RestaurationCapitalistePension

Restauration de la pratique capitaliste dans la pension (approfonsissement) :

Elle a pour ambition non d’en finir avec la répartition, mais avec la répartition comme mode de financement d’un salaire continué dans la pension, lequel repose sur quatre dimensions : à un âge légal le plus bas possible, droit à une pension indexée sur les salairesavec un taux de remplacement le plus élevé possible d’un salaire de référence qui soit le plus proche possible du meilleur salaire net perçu pendant la carrière. En maintenant la proraritisation (principe des annuités) la pension est posée comme la contrepartie des emplois passés de retraités qui, n’ayant plus d’emploi, sont désormais étrangers à la logique de qualification et c’est faire de la cotisation non plus l’attribution de valeur au non-marchand mais la contrepartie d’un revenu différé. C’est dire  : « j’ai cotisé, j’ai droit » à récupérer mes cotisations à travers celles des actifs actuels, seuls producteurs de valeur, au lieu de dire « j’ai enfin ma qualification personnelle, mon activité non marchande comme retraité non soumis au marché du travail est reconnue comme étant du travail, j’ai droit au salaire à vie … et tout le monde devrait y avoir droit comme les retraités. » Faire de la pension la contrepartie du passé des emplois du retraité, et donc de son travail subordonné passé, et non de l’actualité de sa qualification ( et donc de son travail émancipé actuel de retraité payé à vie) suppose et conforte le marché du travail, la valeur-travail et la marchandise, la subordination à la propriété lucrative.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:54:28 [[débat p Restauration de la pratique capitaliste dans le poste de travail (approfonsissement)
Article créé le 5 octobre 2013 20:47:29 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[RestaurationCapitalistePosteTravail]] - Débat sur : Discussion:RestaurationCapitalistePosteTravail

Restauration de la pratique capitaliste dans le poste de travail (approfonsissement) :

La marginalisation du salaire à la qualification s’appuie sur la construction autour du SMIC d’une carrière alternative à la carrière salariale déconnectée de toute qualification de poste. Le SMIC est largement financé par les salariés eux-mêmes du fait du remplacement de la cotisation employeur au régime général de la Sécurité sociale par une dotation budgétaire ; les mesures politiques de l’emploi ont multiplié les situations de travail défini non pas à partir de la qualification d’un poste mais en pourcentage du SMIC (0,5 SMIC, 1,2 SMIC, etc.) et l’intéressement et l’épargne salariale. En ces deux derniers ce sont les salaires les plus élevés que l’on tente de détacher de la qualification su poste en référant les primes et autres formes de rémunération à des indicateurs de résultat qui lient contradictoirement les intérêts des travailleurs concernés à ceux des actionnaires. L’employabilité et la sécurisation des parcours professionnels sont l’autre voie. La « modernisation du marché du travail » marginalise la qualification des postes au bénéfice de l’employabilité de leurs titulaires, en permanence suspectés d’une « distance à l’emploi », qu’ils doivent sans relâche réduire. Le management organise minutieusement la mise en cause permanente de la légitimité du salarié dans l’emploi qu’il occupe. Le conflit du travail se déplace alors de la qualification des postes dans la convention collective vers la sécurisation des parcours professionnels dans l’amélioration de l’intermédiation sur le marché du travail : gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, obligation de résultat du service public de l’emploi, activation des chômeurs et des indemnités de chômage, formation tout au long de la vie. L’actuelle promotion de l’employabilité opère un déplacement dans le support des droits sociaux, du poste de travail vers le marché du travail, de la convention collective vers le contrat individuel. Ce n’est plus dans l’entreprise que ce joue la carrière mais par des passages récurrents sur le marché du travail (flexibilité), lequel est à équiper pour qu’il devienne le support des progrès des personnes en employabilité (sécurité). On passerait ainsi du poste de travail support de la qualification au marché du travail support de l’employabilité. Or l’employabilité n’est que la restauration du travail abstrait, tel que l’entend le capital et qui passe par la construction systématique d’un marché du travail omniprésent. Tout devient marché du travail.

Catherine vergnaud 5 octobre 2013 23:20:35 [[débat q Le salaire cotise (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 21:20:35 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[SalaireCotise]] - Débat sur : Discussion:SalaireCotise

Le salaire cotise (approfondissement) :

Il y a deux sous-entendus, le premier est que la part des salaires dans la valeur ajoutée ne peut plus progresser, et, le salaire se partageant entre le salaire direct et la cotisation sociale, toute augmentation de la cotisation sociale réduit le salaire direct. La réforme a effectivement eu ce résultat que l’on nomme « modération salariale » alors qu’il s’agit en réalité d’un pillage du salaire puisque depuis trente ans les salaires progressent en moyenne de 0,5% par an alors que le volume du PIB augmente lui de 1,5 bon an mal an. La progression des salaires est donc scandaleusement très inférieure à celle du PIB. Le second sous-entendu est que le salaire est la seule assiette des cotisations, et il serait bon, à une époque où les entreprises tirent une partie de leurs ressources de leur patrimoine financier, d’y ajouter une seconde assiette, les revenus de ce patrimoine. Le terme assiette introduit une confusion entre le fondement en valeur et le mode de calcul de la cotisation. Le fondement en valeur des cotisations est la valeur ajoutée par le travail de l’année telle qu’elle est mesurée dans le PIB, somme des valeurs ajoutées des entreprises et des administrations. Comme pour le profit ou le salaire direct, la cotisation sociale est ponctionnée sur la valeur ajoutée mais son mode de calcul est autre : elle est calculée comme le salaire direct. Exemple : quand le salaire direct avant impôts ponctionne 100 sur la valeur ajoutée totale, automatiquement la cotisation sociale ponctionne 83 ; l’addition des deux ponctions donne la part du PIB qui va au salaire, les 60 % comparés au 40 % qui vont au profit. Dire que la cotisation a comme assiette le salaire revient à dire qu’elle est ponctionnée sur la valeur ajoutée selon le même mode de calcul que le salaire auquel elle est liée. Donc « faire cotiser le capital comme on fait cotiser le travail » revient à ce que ce soit la propriété lucrative qui financerait la santé ou la vieillesse : renoncer à la possibilité qu’une ponction de 100 pour le salaire direct entraîne automatiquement une ponction supérieure pour la cotisation sociale diminuant la part du PIB allant au profit, ; et aussi de ce fait, renoncer à la possibilité que le montant de cette part du PIB qui n’est plus allée au profit aille à la Sécurité sociale non plus comme élément du salaire mais comme élément du profit.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:57:33 [[débat r Les piliers de la protection sociale (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 21:33:35 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[PilierProtectionSociale]] - Débat sur : Discussion:PilierProtectionSociale

Les piliers de la protection sociale (approfondissement) :

Convention UNEDIC de 1984, les filières mises en place durcissent le lien entre durée de cotisation et durée de prestation. C’est ce qu’on appelle la contributivité. Passage d’un régime par cotisation s’ajoutant au régime public à deux régimes successifs : la cotisation pour les droits contributifs (patrimoniaux strictement liés à l’emploi) et l’impôt pour les droits non contributifs (non liés ou moins strictement liés à l’emploi), valant « allocation spécifique de solidarité (ASS). L’affirmation de la contributivité ira jusqu’à la règle « un jour cotisé = un jour indemnisé » (2009), tandis que les droits dits non contributifs iront jusqu’à la création d’un revenu minimum d’insertion (RMI, 1989), pour les chômeurs éliminés de l’indemnisation par la convention de 1984 et à l’assimilation progressive de l’ASS à un revenu minimum ayant perdu toute signification de salaire. A partir de 1991, la CSG, impôt affecté au régime général, se substitue en partie à la cotisation sociale. L’ensemble des branches du régime général sont largement fiscalisées par une série de mesure qui , de 1993 à 2006, vont remplacer les cotisations employeur par une dotation budgétaire, puis par une exonération générale qui concerne de façon dégressive la moitié des salaires du privé et une bonne minorité de ceux de la fonction publique. Progressivement, le régime général voit son financement salarial remplacé par l’impôt, et les projets de son financement par une TVA sociale ou par la seule CSG sont à l’agenda réformateur. La matrice d’un « premier pilier » à la française est ainsi en train de se constituer. Perte de toute connotation salariale avec la dérive de la pension comme salaire continué en pension comme revenu différé, avec le gel du taux de cotisation, la substitution de la durée de cotisation au taux de remplacement et l’indexation des pensions sur les prix. C’est de la répartition avec des cotisations mais ayant perdu leur qualité salariale et entrant dans le giron capitaliste de la prévoyance. Quant à l’assurance maladie du régime général elle n’assure que 75 % de la couverture, son progrès étant stoppé depuis les années 1980 ; la réforme du code de la mutualité de 1985 et le loi Rocard de 1989 créant le marché de l’ « assurance maladie complémentaire » (AMC) ont posé les bases de la mise en concurrence de l’assurance maladie et de sa négation à base de propriété lucrative, le trio mutualité-régimes paritaires-assurances privées, soumis aux directives sur les assurances de l’Union européenne et cherchant dans le rendement de réserves un complément de financement de prestations. Le retour du crédit lucratif, là où la cotisation sociale l’avait éliminé, avec la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), fondée par Juppé en 1996 pour financer la sécurité sociale par l’emprunt plutôt que par une hausse des cotisations , donne quinze ans plus tard, près de 30 milliards d’euros de dette ; les recettes de la sécurité sociale engraissent des prêteurs.


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Catherine vergnaud 6 octobre 2013 00:17:37 [[débat a Les institutions salariales
Article créé le 5 octobre 2013 22:17:37 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[InstitutionSalariale]] - Débat sur : Discussion:InstitutionSalariale

Les institutions salariales :

la qualification et sa mesure du travail abstrait, la cotisation sociale finançant le salaire socialisé, les institutions représentatives des salariés comme les syndicats et les comités d’entreprise, le droit du travail, la négociation collective, l’ordre public social. Elles sont les prémisses du salariat, qui se constituera comme alternative au capital si elles se généralisent comme qualification universelle et se substituent aux institutions de la convention capitaliste du travail.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 00:38:30 [[débat b La valeur économique et le pouvoir (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 22:38:30 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ValeurEconomiquePouvoir]] - Débat sur : Discussion:ValeurEconomiquePouvoir

La valeur économique et le pouvoir (approfondissement) :

L’attribution d’une valeur économique à une valeur d’usage renvoie aux rapports sociaux fondamentaux de la société, donc au pouvoir. C’est un construit social et pas un phénomène naturel. Le pouvoir appartient à celui qui décide de ce qui, parmi les biens et services produits, a non seulement une valeur d’usage mais aussi une valeur économique et de quel montant, la valeur économique s’évaluant en monnaie. La monnaie est donc d’abord un instrument de pouvoir.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 00:42:18 [[débat c La dynamique des sociétés (approfondissement)
Article créé le 5 octobre 2013 22:42:18 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[DynamiqueSociete]] - Débat sur : Discussion:DynamiqueSociete

La dynamique des sociétés (approfondissement) :

S’il y a des productions de valeur d’usage qui ne sont pas du travail c’est donc qu’on ne peut définir le travail simplement par l’action intentionnelle sur la nature en vue de la production de valeur d’usage. La production de valeur d’usage est une condition nécessaire du travail mais elle n’est pas suffisante.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 01:11:55 [[débat d La distinction entre l'activité et le travail
Article créé le 5 octobre 2013 22:52:45 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ActiviteTravail]] - Débat sur : Discussion:ActiviteTravail

La distinction entre l'activité et le travail :

Si on appelle « activité » la production de valeur d’usage, donc biens et services utiles, il n’y aura « travail » que si cette activité s’inscrit dans un cadre qui ajoute à la production de valeur d’usage de la production de valeur économique.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 15:41:50 [[débat e La convention du travail déjà là (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 13:41:50 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ConventionTravailDejaLa]] - Débat sur : Discussion:ConventionTravailDejaLa

La convention du travail déjà là (approfondissement) :

Le produit intérieur brut qui mesure la valeur économique, et donc le travail, de l’année inclut bien davantage de travail que le seul travail dans son acceptation capitaliste : le travail des fonctionnaires, par exemple, bien que fait par des non-forces de travail et produisant du non-marchand en dehors de tout marché du travail et de toute propriété lucrative, est considérée comme producteur de valeur économique et à ce titre contribue au PIB. Quand on additionne les cotisations sociales, les salaires directs des fonctionnaires et la part des revenus des travailleurs indépendants qui ne relèvent pas de la convention capitaliste du travail on arrive au tiers du PIB.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 15:45:42 [[débat f Le travail est un contrat social (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 13:45:42 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[TravailContratSocial]] - Débat sur : Discussion:TravailContratSocial

Le travail est un contrat social (approfondissement) :

On ne peut pas définir le travail par la valeur d’usage qu’il produit car selon la société ou l’époque la production de n’importe quelle valeur d’usage est ou n’est pas du travail, toute production de valeur d’usage n’est pas du travail et la part de la production de valeur d’usage qui est menée comme du travail change en permanence. Exemple : l’accompagnement des mourants. Dès lors que nous produisons de la valeur d’usage, les retraités en produisent ni plus ni moins que les autres, ce n’est pas ce que nous faisons, le type de valeur d’usage que nous produisons, qui fait que nous travaillons ou non.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:43:57 [[débat g Pas de définition universelle de la valeur économique (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 13:58:33 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[NondefValeur]] - Débat sur : Discussion:NondefValeur

Pas de définition universelle de la valeur économique (approfondissement) :

L’emploi du privé, le grade des fonctionnaires ou le salaire à vie des retraités ne renvoient pas aux mêmes acteurs s’agissant de la maîtrise de la valeur économique et conduisent à des définitions différentes de cette valeur et donc du travail. Ce conflit de valeur est fondamental. Le travail abstrait dans l’emploi n’est pas celui que l’on trouve dans le grade ou dans le salaire à vie. Il n’y a d’essence ni du travail, ni de la monnaie, ni du salaire, ce sont des constructions sociales toujours en mouvement, marquées par des contradictions des rapports sociaux.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 16:42:57 [[débat h Les cotisations sociales
Article créé le 6 octobre 2013 14:41:13 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[CotisationSociale]] - Débat sur : Discussion:CotisationSociale

Les cotisations sociales :

Par ordre d’importance dans l’histoire de la Sécurité sociale française sont la cotisation familiale, la cotisation vieillesse, la cotisation maladie et la cotisation chômage. * En 1945 la cotisation familiale était la cotisation la plus importante à la naissance de la Sécurité sociale. Dans ses premières formes elle était désignée comme « supplément familial » (fin du XIX° siècle dans la fonction publique, étendue au secteur privé en 1932) et les allocations étaient suspendues à la condition que leur bénéficiaire ait un emploi. Au terme d’une série de mesures prises en 1939, la condition d’emploi a été supprimée : partie socialisée du salaire, les allocations familiales bénéficient à tous les parents de deux enfants, quel que soit leur rapport au marché du travail. Elles représentaient alors la moitié des dépenses de la sécurité sociale et étaient égales aux salaires directs du ménage pour une famille populaire moyenne ayant trois enfants. Cette cotisation familiale reconnait donc le travail non marchand des parents, dans une déconnexion totale de l’emploi. C’est un salaire qui valorise un travail non subordonné. * La seconde cotisation est la cotisation vieillesse, aujourd’hui majoritaire car elle représente environ 40%. La cotisation vieillesse s’est affirmée au fil des années comme ponction sur la valeur ajouté sous forme de salaire socialisé dont la croissance régulière du taux, passé de 8 à 26% du salaire brut entre 1945 et 1995, a permis d’assurer des personnes de plus en plus proches des salaires directs. Ce salaire continué dans la pension, indexé sur les salaires, a affirmé la qualification des retraités au fur et à mesure qu’avec les conventions collectives et la jurisprudence se construisait le salaire à la qualification. * La troisième cotisation à entrer en lice est la cotisation maladie, stagnante depuis les années 1940 du fait de l’opposition frontale du patronat au régime général, elle connut une forte progression à partir de 1958 (création des CHU) et substitua à l’hygiène publique. Elle montrait que le salaire peut, par la cotisation, assumer des temps hors emploi et des situations de travail sans contrat de travail ni subordination, comme celle des médecins libéraux conventionnés du secteur 1, qui vivent du salaire socialisé de la cotisation sociale. La seconde impulsion vint dans la première moitié des années 1970, à nouveau par le transfert à l’assurance maladie de prestations relevant de l’aide sociale : les hôpitaux psychiatriques, hôpitaux longs séjours,, le handicap congénital. * La dernière-née des cotisations est la cotisation chômage. La cotisation chômage telle qu’elle apparaît en 1958 en dehors du régime général et peut se déployer après 1967 est marquée par une contradiction originelle entre le salaire et l’emploi et entre le salaire et le revenu. En finançant les indemnités journalières calculées en pourcentage du salaire de référence du chômeur, la cotisation exprime le droit au salaire de personnes qui jusqu’ici avaient droit à l’aide sociale dans les rares endroits où fonctionnaient les bureaux municipaux de chômage. Mais elle assure ce droit au salaire en posant ses bénéficiaires comme demandeurs d’emploi. En liant la durée de l’indemnisation à la durée de la cotisation elle expose ce salaire au risque de sa transformation en revenu différé si ce lien entre durée de cotisation et durée d’indemnisation se resserre. Jusqu’en 1979 on observe plutôt une affirmation du salaire contre l’emploi et le revenu différé.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:47:00 [[débat i Les supports de la qualification
Article créé le 6 octobre 2013 15:02:32 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[QualificationSupport]] - Débat sur : Discussion:QualificationSupport

Les supports de la qualification :

Les trois supports sont : * Le grade de la fonction publique ne préjuge pas du poste et donc du contenu concret des tâches qui seront effectuées. Le grade est acquis et garantit un niveau de traitement et des droits à carrière quels que soient les postes sur lesquels la personne sera nommée à ce grade ; pour un même grade il y a égalité de salaire (dans certains corps d’administration des primes viendront moduler cette égalité). Ce dispositif étendu à toute la fonction publique d’Etat vise à la maîtrise de la mobilité des fonctionnaires et affirmera une qualification personnelle. Au départ le grade n’exprimait aucun travail abstrait (les militaires par exemple refusaient de considérer leur activité comme du travail) et ce n’est qu’à partir de 1948 que le grade s’est chargé d’une référence au travail, néanmoins très abstraite puisqu’il n’est articulé directement à aucun poste de travail. Le travail abstrait qui préside au statut de fonctionnaire répartit les fonctionnaires aux multiples métiers (travail concret) en quatre niveaux de qualification avec progression d’échelon à l’ancienneté à l’intérieur d’un niveau, au choix selon des critères d’activités professionnelles appréciées par les pairs dans des commissions élus, par concours. Le grade supprime la fonction concrète d’employeur. * L’emploi du secteur privé s’est construit au cours du XX° siècle en associant au poste de travail une qualification. La qualification attachée au poste codifie le salaire sur la base de travail abstrait qui n’est pas défini par le temps de travail nécessaire à la production et reproduction d’une force de travail en mesure de tenir le poste. Le travail abstrait défini par la qualification du poste n’est ni le temps de travail nécessaire à la production des biens et services produits dans ce poste : la qualification est définie ex ante. Les actionnaires et les employeurs veillent avec fermeté à ce que la qualification n’associe au poste qu’un salaire minimum et déploient une grande énergie pour introduire dans les salaires réels des primes qui remettent en selle le travail abstrait capitaliste : assiduité, réduction du temps de production, contribution à la survaleur. * Le diplôme protégé des professions libérales ; ce sont les professions qui se sont organisées pour faire d’un diplôme le support d’une qualification exprimées par un barème d’actes professionnels dont les critères sont ceux d’un travail abstrait lui aussi étranger à la simple dépense de temps de travail. Le diplôme protégé des professions libérales est une forme atténuée de la convention anticapitaliste, car le diplôme protégé vaut salaire à la qualification personnelle au sens où les honoraires qui lui sont liés sont codifiés, mais l’efficacité des honoraires dépend du marché des prestations. Si ce marché est solvable par le salaire socialisé, comme pour les professionnels de santé libéraux par l’assurance maladie, on est dans une situation qui se rapproche du salaire à vie des fonctionnaires, ce qui montre combien la qualification personnelle et le salaire à vie peuvent recouvrir des statuts d’exercice très différents. Proposer leur généralisation ne veut pas dire « tous fonctionnaires » ou « tous avec un contrat de travail de droit privé » ou « tous indépendants », mais possibilité de passer sans heurts de l’un à l’autre de ces situations.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 17:21:45 [[débat j La qualification de la personne (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 15:21:45 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[QualificationPersonne]] - Débat sur : Discussion:QualificationPersonne

La qualification de la personne (approfondissement) :

La qualification, même affectée au poste de travail dans l’emploi, peut devenir indirectement la qualification de la personne : Banque, sidérurgie, SNCF, EDF échappant en interne à la logique du marché du travail et ayant, pour le personnel permanent, des statuts et des dispositifs conventionnels avec des hiérarchies de qualification et des grilles de salaire correspondantes et respectées par les employeurs. La dynamique de l’emploi a aussi marginalisé le marché du travail en créant des marchés internes de grandes entreprises ou de branche, avec des tarifs, des règles de mobilité, de conditions de travail, des règles de l’embauche et du licenciement, l’emploi se définissant alors comme « poste de travail support de la qualification ». Pour la retraite, lorsqu’un salarié accède à la retraite avec une pension proche de son meilleur salaire, c’est ce qui était jusqu’ici la qualification de ses vingt-cinq meilleures années de poste, cette qualification devient la sienne. Désormais c’est lui qui est qualifié, il a un salaire à vie ; qualifier c’est attribuer un salaire à vie ; un retraité du privé est enfin qualifié en ce cas. Affecter la qualification à la personne et non pas à l’emploi est émancipateur.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 17:37:09 [[débat k Ponction sur la valeur ajoutée (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 15:37:09 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[CotisationPonctionValeurAjoutee]] - Débat sur : Discussion:CotisationPonctionValeurAjoutee

Ponction sur la valeur ajoutée (approfondissement) :

Jusqu’à l’invention de la Sécurité sociale, tout accident de santé obligeait à emprunter ou à alimenter la rente des actionnaires des compagnies d’assurances. En ponctionnant la valeur ajoutée au nom du salaire socialisé pour financer la santé ou la vieillesse qui l’étaient jusque là par le prêt ou l’investissement des propriétaires, la cotisation sociale met en évidence l’inutilité de la propriété lucrative et du crédit lucratif. La croyance dans l’épargne comme accumulation de valeur peut dès lors être combattue. Ce qui s’accumule dans l’ « épargne ce n’est pas de la valeur mais des droits sur la valeur qui sera en cours de production au moment où l’épargne sera transformée en monnaie. L’épargne accumule des droits de propriété sur la monnaie, expression de la valeur reconnue au produit du travail de l’année où se finit cette épargne. L’épargne ne peut jamais se substituer au travail, ni s’y ajouter. Nous savons depuis Adam Smith (1776) que la « richesse des nations », c’est leur « travail annuel ».

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 17:47:30 [[débat l Epargne d'usage (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 15:47:30 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[EpargneUsage]] - Débat sur : Discussion:EpargneUsage

Epargne d'usage (approfondissement) :

On ouvre un compte sur livret en vue de l’achat d’un appartement ou d’une voiture, car il s’agit d’une dépense qui excède le flux courant des revenus mensuels. L’épargnant d’usage accumule des dépotes réguliers pris sur les revenus de son travail et bénéficie d’un taux d’intérêt de 1,2 ou 3 % qui correspond à la hausse des prix et éventuellement à une part de la croissance du PIB à laquelle il a au demeurant participé par son travail. Lorsqu’il demande au banquier de convertir cette épargne en monnaie, il ponctionne sur la monnaie en cours, et donc sur une partie du travail en cours. Ce livret est un cumul de droits sur la valeur produite par le travail au moment de la conversion de l’épargne en monnaie. L’épargne d’usage peut être remplacée par le crédit d’usage dès lors que le taux d’intérêt, égal à la hausse des prix plus, éventuellement, la croissance du PIB, ne représente pour le prêteur aucune ponction sur le travail d’autrui.

Catherine vergnaud 4 novembre 2013 16:55:53 [[débat m Epargne lucrative (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 16:05:53 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[EpargneLucrative]] - Débat sur : Discussion:EpargneLucrative

Epargne lucrative (approfondissement) :

Par exemple : le repreneur, l’ "investisseur » que l’on va supplier de bien vouloir reprendre une entreprise en difficulté n’apporte en fait absolument rien. Il arrive avec des titres financiers qu’il devra transformer en monnaie pour payer les fournisseurs, machines et salariés. Cette monnaie provient de la monnaie en cours qui exprime la valeur attribuée au travail en cours ; son portefeuille est un cumul de droits de propriété sur une partie de la valeur en train d’être produite. Comme leur rendement est supérieur aux 1,2 ou 3 % de l’épargne d’usage et excède la croissance du PIB, l’argent récupéré est pris sur le travail d’autrui et ne correspond pas à son propre travail ; la ponction de l’argent qu’il fait aujourd’hui sur le travail d’aujourd’hui correspond à la somme de toutes les ponctions sur le travail d’autrui lui ayant permis la constitution de son portefeuille. La somme vient donc d’être ponctionnée sur le travail d’aujourd’hui et les sommes ayant permis de constituer progressivement le portefeuille était une ponction sur le travail d’autrui. Un prêteur, dès lors qu’il pratique des taux d’intérêt supérieurs aux 1,2 ou 3 % de l’épargne d’usage ne prête jamais que ce qu’il vient de ponctionner, ou va ponctionner sur le travail d’autrui. La croyance dans une accumulation de valeur dans des titres financiers est un des dogmes les moins discutés. Les propriétaires lucratifs des titres ne valant plus rien lors de l’éclatement de la bulle financière ont eu le poids politique d’obtenir qu’une création monétaire par les banques centrales vienne remplacer la fausse monnaie de la bulle. Ils ont aujourd’hui le poids politique d’obtenir que cette création monétaire ne soit pas à son tour création de fausse monnaie par la planche à billets, mais qu’elle corresponde bien à la valeur économique que dix ans d’austérité vont leur permettre de ponctionner.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 18:36:38 [[débat n Socialisation et travail abstrait (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 16:36:38 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[SocialisationTravailAbstrait]] - Débat sur : Discussion:SocialisationTravailAbstrait

Socialisation et travail abstrait (approfondissement) :

Si les retraités travaillent, si leur travail concret est aussi leur travail abstrait producteur de valeur économique ce n’est dû au contenu du travail concret (cela n’est pas parce qu’ils sont conseillers municipaux ou bénévoles au secours populaire). C’est parce que leur salaire à vie, contre l’emploi, reconnaît un autre travail abstrait, présent dans toutes leurs productions de valeur d’usage (y compris lorsqu’ils cultivent leurs tomates, gardent leurs petits-enfants ou accompagnent leurs vieux parents dans la mort). On peut remarquer, par exemple, que le PIB français ou allemand est proche du PIB chinois malgré la différence démographique et la production de valeur d’usage produite en France ou en Allemagne est infiniment inférieure à la valeur d’usage produite par la population chinoise. Mais une part beaucoup plus grande de cette valeur d’usage est considérée comme valeur économique : nouveaux services et biens produits sous la loi de la valeur-travail, mais aussi de nombreuses tâches effectués comme du travail producteur de valeur dans le cadre de services publics ou de la sécurité sociale qui en Chine le sont comme de l’activité utile menée dans le cadre domestique et donc sans valeur économique.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 18:42:06 [[débat o Le non-marchand
Article créé le 6 octobre 2013 16:42:06 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[NonMarchand]] - Débat sur : Discussion:NonMarchand

Le non-marchand :

Une production non marchande ne veut pas dire nécessairement non vendue. L’acte conventionné d’un médecin du secteur 1 est vendu, mais ce n’est pas une marchandise produite selon le critère capitaliste de la valeur-travail. Pour le travail qui ne produit pas de biens et de services vendus (salaire des soignants ou des retraités) et aussi pour celui non marchand mais vendu, il faut un flux de monnaie qui, sous forme de cotisations sociales, aille du marchand vers le non marchand ; un flux qui suscitera un flux équivalent en retour du non- marchand vers le marchand, puisque les salaires des soignants ou des pensions des retraités serviront à acheter des marchandises. Avec cet aller-retour, les cotisations sont pour la sphère des marchandises une opération blanche. Mais ce flux de monnaie n’est pas un flux de valeur. La valeur économique au fondement de la cotisation n’est pas produite par le cotisant mais par le soignant ou le retraité. Tout comme la valeur économique au fondement de l’impôt n’est pas produite par le contribuable mais par le fonctionnaire. Les prix des marchandises incluent, en plus de la valeur des marchandises, celle du travail non-marchand reconnu par un salaire à la qualification. Ainsi les impôts qui financent le salaire des fonctionnaires et les cotisations qui financent du salaire socialisé sont des ajouts de valeur ajoutée et des ajouts révolutionnaires puisqu’ils confortent une convention salariale antagonique de la convention capitaliste.

Catherine vergnaud 6 octobre 2013 22:38:21 [[débat p La construction de la cotisation (approfondissement)
Article créé le 6 octobre 2013 20:38:21 par Catherine vergnaud, détails et modification sur [[ConstructionCotisation]] - Débat sur : Discussion:ConstructionCotisation

La construction de la cotisation (approfondissement) :

Depuis les années 1990 et à l’échelle européenne la pression réformatrice est énorme pour « mettre la protection sociale au service de l’emploi » : utiliser le chantage à l’emploi pour geler et réduire les taux de cotisation. Le rapport Cotis (rapport de mission au président de la République, 2009) a bien mis en évidence le gel voire le recul du taux de cotisation en France. La baisse du taux global de cotisation (employeur plus salarié) depuis 1998 ne s’était jamais vue et a comme effet la mise en difficulté de régimes qu’il s’agit donc de « sauver en urgence » par une réduction des droits. L’effet est politique aussi car il permet une légitimation du crédit lucratif avec la lise en place de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) en 1996 et une délégitimation des institutions du salaire, lisible par exemple dans les priorités revendicatives des syndicats, centrées sur l’emploi au détriment du salaire.

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