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La volonté générale est le point d'Archimède de la construction politique et que les citoyens prennent pour un point d'appui de leur action civique. C'est l'expression du point d'accord des intérêts particuliers en une acceptation du pacte de l'intérêt commun qui unit par-delà les divergences momentanées et dissemblances superficielles par un acte d'association contenant non seulement une égalité de droit mais aussi un droit à l'égalité de tous les membres. C'est une convergence acceptée pour le bien de tous pour l'intérêt général commun et donc suscitant l'assentiment de tous à la commune conservation. C'est une volonté de résoudre en commun les problèmes politiques qui se présentent à une communauté de citoyens. La volonté générale est donc la volonté qui s'impose souverainement à tous en tant que sujets de la loi. Voir : Luc Foisneau - Gouverner selon la volonté générale : la souveraineté selon Rousseau et les théories de la raison d’Etat
La volonté générale est donc en pratique le résultat de la délibération de tous, la délibération générale étant le processus par lequel se détermine la volonté générale et par lequel se forgent et se forment les volontés ainsi que l'intérêt général ; la condition essentielle de légitimité de ce processus étant le droit pour tous de participer à la délibération commune. Voir : Sorbonne Concertation - Bernard Manin - La délibération politique
Pour aller un peu plus en profondeur :
* les intérêts privés et personnels ne priment pas, la démarche étant de trouver l'intérêt commun.
* la commune conservation s'étend à la conservation de la collectivité en tant que corps
* la volonté générale ne se réalise qu'en tant qu'elle est une acceptation de la conservation de la collectivité en tant que corps par chaque volonté particulière.
* la volonté générale est donc un point d'accord suite à une convergence d'intérêt et non des intérêts.
* ce point d'Archimède peut être fluctuant et variable selon la situation des problèmes politiques ou selon la composition de la communauté de citoyens.
* l'acte d'association contenant l'égalité de droit et le droit à l'égalité de tous les membres au sein de la construction politique dans l'acceptation de la conservation collective en tant que corps permet de fait la délibération générale (obtenue par la délibération de tous) qui aboutira à la construction politique du corps souverain - Ekklésia.
* la construction politique obtenue selon la volonté générale permet de fait la libération de toute action civique tout en permettant/respectant l'autonomie de chaque citoyen.
- Concernant la liberté individuelle : celle-ci est respectée car ou bien elle ne concerne pas la conservation de la collectivité en tant que corps et son objet restera privé et personnel donc non lié à la construction politique ou bien elle concerne la conservation de la collectivité et pourra s'exprimer lors des délibérations générales.
- Concernant la validité du fait que la volonté générale est la volonté qui s'impose souverainement à tous en tant que sujet de la loi : si la volonté générale n'est pas la volonté qui s'impose souverainement à tous en tant que sujet de la loi alors il n'y a pas de construction politique possible et donc encore moins de conservation de la collectivité en tant que corps.
- Concernant la "frustration" individuelle (argument d'Aristide) : cet argument ne peut tenir car une frustration individuelle dépend d'un intérêt particulier propre qui s'opposerait et voudrait se prévaloir à/sur l'intérêt général donc de l'intérêt de la préservation de la collectivité en tant que corps de plus elle supposerait une non égalité de droit OR s'il y a volonté de construction politique il ne peut y avoir d'intérêt particulier voulant s'opposer ou se prévaloir ET s'il n'y a pas de volonté de construction politique alors il n'y a pas de collectivité en tant que corps. Donc avant même de parler de volonté générale il est nécessaire de parler de collectivité en tant que corps, base essentielle de toute organisation politique et sociétale et pierre de fondation, donc d'avoir la volonté d'instaurer une collectivité en tant que corps. La collectivité de fait n'a aucun sens car l'adjonction d'individus ne constitue pas en soi une collectivité en tant que corps mais juste une adjonction d'intérêts privés ne pouvant s'organiser qu'en tant que rapports de force des uns sur les autres et donc ne permettant ni une égalité de droit ni le droit à l'égalité et les individus ne pouvant être sujet de la loi.
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