La cause des causes : le renoncement du peuple à écrire la constitution
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"Chercher la cause des causes" disait le médecin grec Hippocrate. Il est inutile de s'attaquer à des conséquences lorsqu'on veut résoudre un mal : il faut s'en prendre à la cause profonde qui l'a fait naître.
C'est à partir de cette réflexion que le professeur Étienne Chouard a suivi la ramification des causes et des conséquences. La conclusion de ses recherches montre que la racine de nos problèmes est le renoncement du peuple à écrire sa constitution. Le corps social doit se réapproprier le processus constituant pour s'écrire une bonne constitution protectrice.
1 Cause(s)
Pas de cause supérieure : le renoncement du peuple à écrire sa constitution est la cause des causes.
2 Conséquence(s)
La conséquence de cet abandon est que ce sont les hommes de pouvoir qui écrivent les règles du pouvoir et sont donc en conflits d'intérêts.
3 Schémas : ANALYSES
3.1 Origines et déroulement du travail commun
3.2 Schéma 1 : ANALYSE - Des Conséquences à La Cause des Causes
3.3 Schéma 2 : ANALYSE - Des Conséquences à La Cause des Causes - proposition de Pierre
3.4 Schéma 3 : ANALYSE - Des Conséquences à La Cause des Causes - proposition de Mathieu
3.5 Schéma 4 : ANALYSE - Des Conséquences à La Cause des Causes - proposition de Catherine
3.5.1 Concernant la réflexivité
voir :
- Individu et réflexivité - Jean-Claude Kaufmann - livre : l'individu social, Autres réalités, autre sociologie ? - Editions PUL
- Cultures et Réflexivité - Marc Derycke
- Réflexivité individuelle et institution démocratique - Nicolas Poirier- très bel article avec de nombreuses références dont Castoriadis.
- Article Le Figaro.fr du 04/03/2010
- Article : L’individu hypermoderne : vers une mutation anthropologique ?
- Article : "Vers l'émergence du paradigme du sensible par Danis Bois et Didier Austry Fichier:Vers l'émergence du paradigme du sensible.pdf :
-> Danis Bois : Professeur de l`Université Moderne de Lisbonne/Portugal; Professeur de l ́Université Seville/Espagne. Directeur
avec Eve Berger de la Revue Réciprocités. Le dernier Livre de Danis Bois, Le moi renouvelé- Introduction à la somato-psychopédagogie. Editions Point d’Appui.
-> Didier Austry : Professeur de l`Université Moderne de Lisbonne/Portugal ; Professeur de l ́Université de Rouen/France.
-> Danis Bois et Didier Austry sont Directeurs de la Centre d'Etude et de Recherche Appliquée en Psychopédagogie Perceptive (CERAP) de l’Université Moderne de Lisbonne a pour objectif d’étudier le rapport particulier à l ́expérience sensible du corps, et la place du corps sensible dans le processus d’apprentissage éducatifs, formatifs et existentiels. L'originalité de pratique formatrice se situe dans l'accompagnement d’un sens immanent émergent de rapport particulier à expérience sensible du corps La recherche associée à ce type de vécu est évidemment subjective et impliquante, et nécessite une posture de chercheur adéquat, assumant son caractère impliqué.
-> Extraits :
"Nous postulons ici en faveur d’un paradigme unifiant qui rompt avec celui de la séparation
propre à une vision positiviste. On comprend mieux alors notre souci permanent d’unifier les opposés, le corps et l’esprit, la subjectivité et l’objectivité, la science et l’art."
"Finalement, nous voyons comment, dans le paradigme du Sensible, les statuts de sujet, de subjectivité, de cadre d’expérience et de connaissance sont entrelacés et s’influencent mutuellement : de la posture du sujet dépend la qualité de l’expérience; celle-ci donne un certain contenu de vécu subjectif qui est à son tour source d’une connaissance particulière; d’un autre coté, le cadre d’expérience oriente l’attention et l’attitude du sujet, et prédispose celui-ci à certains contenus d’expérience et pas à d’autres."
"Pour définir les contours de l’immanence propre au Sensible, nous en avons défini trois formes:l’immanence en tant qu’acte, l’immanence en tant que contenu et l’immanence en tant que processus. Nous avons vu que le Sensible n’existe pas en dehors de la relation que le sujet entretient avec lui-même; il réclame une façon d’être observé à travers une présence à soi dans l’acte de percevoir. C’est ainsi le sujet lui-même qui est «cause première» de l’émergence du Sensible: sans l’effort immanent qu’il s’applique à lui-même durant l’acte de perception, le phénomène interne n’apparaît pas. C’est dans ce contexte que l’immanence nous apparaît comme un acte qui engage
la totalité du sujet dans le vécu. Cet acte d’engagement s’exprime dans l’installation par le sujet de trois natures de rapport à
soi: rapport de contact, rapport d’implication et rapport de signification."
"C’est donc à travers le vécu du mouvement interne, la mobilité et la tonalité que le sujet prend conscience de son état antérieur. On assiste ici à un renversement de certaines valeurs classiques de la psychothérapie, quand celle-ci invite à explorer le passé afin de mettre à jour des implicites ou des inconsciences, de comprendre des mécanismes actuels, et de fournir des opportunités de changements futurs. Dans le contexte du Sensible, c’est l’actualisation du futur qui prime, et c’est par elle que le passé semble se réactualiser dans le présent. C’est donc par la nouveauté que se comprend le passé et non la compréhension du passé qui donne accès à la nouveauté."
"Pour conclure, la notion de corps sensible pour laquelle nous militons est celle d’un
corps de l’expérience, du corps considéré comme étant la caisse de résonance de toute expérience, qu’elle soit perceptive, affective, cognitive ou imaginaire. Une caisse de résonance capable tout à la fois de recevoir l’expérience et de la renvoyer au sujet qui la vit, la lui rendant palpable et donc accessible; capable aussi, par des voies dépassant les outils quotidiens de l’attention à soi, de dévoiler des facettes de l’expérience inapprochables par le retour purement réflexif: subtilités, nuances, états, significations, que l’on ne peut rejoindre que par un rapport perceptif intime avec cette subjectivité corporelle, et qui pourront ensuite nourrir les représentations de significations et de valeurs renouvelées
(BERGER, 2005)."
-> Énorme bibliographie pour cet article et pour ne citer que quelques auteurs : DAMASIO, FRANCK, HUSSERL, MAINE DE BIRAN, MERLEAU-PONTY, SPINOZA
- Frédéric Lordon dans "La société des affects - pour un structuralisme des passions" - Lien vers le résumé approfondi du livre - Lien vers une réflexion relative au livre
Extraits :
(Déjà ceci pour comprendre l'origine de son travail)
"Il y a bien des individus et ils éprouvent des affects. mais ces affects ne sont pas autre chose que l'effet des structures dans lesquelles les individus sont plongés. Et les deux bouts de la chaîne, réputés incompatibles, peuvent enfin être conjoints pour donner accès à quelque chose comme un structuralisme des passions"
" Il y a des structures, et dans les structures il y a des hommes passionnés ; en première instance les hommes sont mus par leurs passions, en dernière analyse leurs passions sont largement déterminées par les structures : ils sont mus le plus souvent dans une direction qui reproduit les structures, mais parfois dans une autre qui les renverse pour en créer de nouvelles : voilà, à l'essentiel, l'ordre de faits que voudraient saisir les combinaisons particulières du structuralisme des passions."
"Parce qu'il y a du désir et des affects, termes dont la réintroduction était décidément stratégique, il y a des forces motrices au sein des structures, des forces le plus souvent déterminées à la reproduction du même, mais éventuellement capables de faire mouvement dans des directions inédites qui viennent briser le cours ordinaire des choses lorsque, par exemple, le fonctionnement des structures passe aux yeux des individus un point d'insupportable, et les détermine alors non plus à la conformité mais à la sédition."
"Les individus ne se comportent jamais que comme les structures les déterminent à se comporter ; mais ils n'ont aussi tel comportement que pour avoir désiré se comporter ainsi."
"Les motions désirantes individuelles reproduisent les structures . Ou les détruisent !"
"Mais les structures ne bougent pas d'elle-mêmes, comme par mouvement spontané : "on" les fait bouger. Qui est ce "on" ? Disons génériquement : la politique. Soit, dit autrement : des coalitions de forces désirantes."
"Si un individu dit oui, c'est plutôt qu'il a été déterminé (affectivement) à dire oui. Il n'y a là-dedans aucune manifestation de la liberté originaire d'un sujet, mais simplement l'effet d'agencements institutionnels suffisamment bien configurés pour normaliser les individus sous des affects joyeux plutôt que sous des affects tristes - la vérité du "consentement" n'est pas de l'ordre de la liberté mais de l'ordre des passions : c'est la joie qui fait dire oui."
"La violence symbolique qui, typiquement, produit ce genre d'acquiescement doit donc être comprise comme pouvoir (institutionnel) d'affecter. D'affecter adéquatement s'entend, c'est à dire de réjouir - réjouir les individus sous le ressort de l'institution pour les déterminer d'autant plus à y rester."
3.5.2 Concernant les caractéristiques de l'infantile
- notamment dans "La figure de l’autorité éducative" au sein de l'article de Eirick Prairat, Professeur de sciences de l’éducation à l’Université de Nancy 2 et responsable de la collection « Questions d’éducation et de formation » aux Presses Universitaires de Nancy.
3.5.3 Concernant la révolte et la révolution
De la révolution aux révoltes - Jacques Ellul.
Extraits :
"La révolte devant une société en face de qui on a peur n'est vécue qu'en fonction de cette société ; la récusation, la contestation jouent sur la base même de cette civilisation qui, elle, n'est pas remise en question. Elle fait horreur, mais on n'imagine pas qu'elle puisse être vraiment autre. Les contestataires profitent de cette civilisation-là. On éprouve la peur, paniqué d'être conformisé pour servir cette société dont on a horreur, mais en même temps on ne peut s'imaginer autrement que remplissant les fonctions techniciennes pour cette même société. dès lors, on refuse simplement de faire un projet, de penser l'avenir."
"il n'y a pas de révolution sans projet."
"Les révoltés sont convaincus que la révolution gronde parce qu'ils ont un panorama d'une multitude d'actions ponctuelles. mais c'est cela même, le spectaculaire, qui stérilise exactement toute possibilité réelle, fondamentale de révolution : parce que l'on est centré sur cette agitation, on ne peut pas entrer dans une praxis révolutionnaire."
"Dans notre société, ce n'est plus à partir des structures, des organisations, des collectivités que l'action révolutionnaire peut se produire, mais elle doit s'effectuer d'abord dans l'individu car c'est l'individu qui est menacé de disparaître. le reste étant superstructure, c'est dans l'individu que doit s'effectuer le travail révolutionnaire et s'établir la tension conflictuelle impliquée par la révolution."
"Politiser c'est ouvrir l'esprit, c'est éveiller l'esprit, mettre au monde l'esprit."
3.5.4 Suite à cette analyse : quel levier possible ?
Le système n'est verrouillé que parce que les gens croient qu'ils ne sont pas capables d'être autres que ce à quoi on les pousse.
Le levier est l'émancipation.
Sortir de l'infantilisme c'est décider de maturer et cela peut se faire en refusant le confort et l'acceptation, en sortant des croyances (exercice de l'esprit critique), en osant (audace, créativité, désir de changement), en prenant le chemin de l'émancipation.
Ne plus obéir, ne plus être ego-centré, être lucide (dans son action etc. velléité ), ne plus avoir d'envie mais cultiver l'honnêteté morale, ne plus se conformer, assumer la responsabilité de ses actes ou idées, être résolu, ne pas se révolter juste pour râler :
arrêter de penser que nous n'y pouvons rien, que tout cela est inéluctable/presque naturel, que cela nous dépasse, que c'est trop compliqué, que c'est aux autres (les professionnels et spécialistes) de faire et de décider, que ce sont les autres qui portent la responsabilité (bouc émissaire) ; arrêter de croire que nous n'avons pas de responsabilité et que nous n'avons pas la capacité de prendre des responsabilités et de les assumer ; arrêter de se comporter comme des consommateurs à tous niveaux, de tout centrer sur sa petite personne et son bien-être particulier, de s'y réfugier et ne penser le bien commun que comme une charge pour autrui ; arrêter d'être irrésolu c'est à dire indécis, incertain, sans pouvoir oser ou entreprendre ou s'engager avec fermeté et en assumer le risque ; arrêter de "faire comme tout le monde" par principe de précaution ; arrêter d'obéir sans exercer son esprit critique.
Le système pousse à l'infantilisme mais il est vraiment possible de s'émanciper, de comprendre que nous sommes affectés par un imaginaire collectif morbide basé sur le conflit et le rapport de force des individualismes.
C'est un peu comme un réveil. C'est faire un effort, apprendre à marcher par nous-mêmes, aller vers l'inconnu. C'est retrouver ses capacités et ses qualités d'Homme, celles qui ont fait que l'Homme a vécu pendant des dizaines de milliers d'années en étant créatif, ingénieux... c'est donc se donner la possibilité de créer un autre imaginaire collectif qui permette l'expression de la coopération et de la solidarité ainsi que le développement des comportements d'altruisme, d'empathie, de don et de partage afin de mieux répondre à notre état réel et naturel d'hommes en lien et en interdépendance et de construire - en reconfigurant les structures - enfin, ensemble, une société vivifiante.
4 Un schéma offrant une proposition de retournement
- Origine :
- Voir aussi Groupe FB - GV Philia :
- publication FB du groupe principal des Gentils Virus pour la création du groupe GV Philia
- Autre publication FB du groupe principal des gentils Virus pour la création du groupe GV Philia
- Lien direct vers le Groupe GV Philia (article wiki : Groupe FB - GV Philia)
- Publication Le-message.org sur FB
- Pour découvrir les ateliers constituants voir : ATELIER CONSTITUANT
- Plein d'aides et de conseils, de travaux réalisés qui permettent de mettre en place des exercices d'écriture d'articles de Constitution et de mener des ateliers constituants créant du lien, permettant l'émergence du bien commun grâce à l’intelligence collective.
5 Autre proposition de schéma et d'analyse - La Cause "Ultime" à la Cause des Causes - proposition de Alban
Voir article "L'érosion et l'évaporation du Capital #6" - par Alban Dousset - jeudi 3 mars 2016 - site AgoraVox
Origine :
- Schéma 1 :
- Schéma 2 :
- Schéma 3 :
- Schéma 4 :
6 Autre proposition de schéma/analyse (concernant : La cause des causes des maux qu'il y a sur Terre)
Voir la page suivante du wiki : La cause des causes des maux qu'il y a sur Terre