Le secret des banques derrière la tragédie grecque

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Le secret des banques derrière la tragédie grecque

  • origine :
Publication FB d'Etienne Chouard
Bolg du Plan C



Reformulation de l'analyse effectuée par
Maria Lucia Fatorelli, membre de la Commission Vérité sur la Dette Publique Grecque et coordinatrice de l'audit citoyen de la dette du Brésil
"Le secret des banques derrière la tragédie grecque"




Énorme problème de la dette et crise humanitaire de la Grèce, la situation est pire que celle de 2010, lorsque le FMI (Fond Monétaire International) , la Commission européenne et la BCE (Banque Centrale Européenne)  ont imposé le « plan de sauvetage » en soutient de la Grèce, la Grèce n’a tiré aucun avantage de ce plan désastreux et des conventions d'emprunt douteuses mises en œuvre depuis : problème de la dette considérablement alourdi, biens perdus en raison de l'accélération du processus de privatisation, économie énormément réduite, coût social incalculable pour des milliers de personnes désespérées qui ont vu leur subsistance et leurs rêves touchés par les sévères mesures d'austérité imposées. Santé, éducation, travail, assistance, pensions, salaires et tous les autres services sociaux ont tous été touchés de façon destructive. La répartition du budget national grec montre que les dépenses de la dette l'emportent sur toutes les autres dépenses de l’État ; prêts, autres titres de créance, intérêts et autres frais couvrent 56% du budget : budget annuel national de la Grèce en 2013.

  • En mai 2010, lorsque toutes les attentions se sont focalisées sur la Grèce, avec son "plan de sauvetage", un autre plan de sauvetage efficace et un ensemble de mesures illégales pour sauver les banques privées étaient également sur le point d’être approuvés. Après cinq ans, les banques ont obtenu tout ce qu'elles voulaient. La façon dont il est mené représente un risque immense pour l'Europe.


Pour « préserver la stabilité financière en Europe », des mesures illégales ont été prises en mai 2010 permettant aux banques privées de se débarrasser de la grande quantité d'actifs financiers (les biens financiers) dits toxiques car invendables , dont plus personne ne veut car n'ayant plus de valeur sur le marché (ainsi les produits subprimes qui sont des crédits accordés à des emprunteurs peu fiables et avec des taux élevés, les crédits hypothécaires) et des actifs dits dématérialisés non négociables car ils n'ont plus de titre papier mais juste une inscription informatisée dans un compte bancaire ; l'ensemble alourdissant leurs comptes de patrimoine hors bilan car sans valeur. Le but principal était d'aider les banques privées à transférer ces actifs problématiques (car toxiques et hors bilan puisque sans valeur) aux pays européens.

-> Une des mesures adoptées et prises par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour accélérer l'échange d'actifs des banques privées et de régler la crise bancaire était le programme de titre de marché ou Securities Markets Programme (SMP) - programme d'interventions de l'Eurosystème sur les marchés publics et privés des titres de créance dans la zone euro pour assurer la liquidité dans les segments de marché qui sont dysfonctionnels - , qui a permis à la BCE de faire des achats directs de titres de créance (un titre émis contre un prêt d’argent) publics et privés sur les marchés primaires (marché sur lequel les titres sont émis, notamment lors d'introductions en Bourse) et secondaires (marché où se confrontent les actionnaires entre eux, qui vont alors s'échanger les titres émis sur le marché primaire, Bourse).

→ L'opération liée aux titres de la dette publique est illégale en vertu de l'article 123 du traité de l'Union Européenne.


-> Deuxième mesure : la création d'une société  Special Purpose Vehicle (SPV) basée à Luxembourg pour aider le transfert dématérialisé d’actifs toxiques des banques privées dans le secteur public. Les pays européens sont devenus « partenaires » de cette société privée et anonyme appelée Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) - la Commission est autorisée à emprunter sur les marchés financiers au nom de l'Union en vertu d'une garantie implicite du budget de l'UE. La Commission rétrocède ensuite le produit à l'emprunteur et lui fournit ainsi une assistance financière. Le budget de l'UE garantit le remboursement des obligations en cas de défaillance de l'emprunteur. Les pays se sont engagés avec des garanties de milliardaire, le capital a été porté à 779 780 000 000 EUR . Le but réel de cette société a été d’éclipser le fait que cette société fournirait des « prêts » à des pays, basés sur des « instruments de financement », et non pas de l'argent réel. La création du Fond Européen de Stabilité Financière était clairement imposée par le FMI, qui lui a donné un appui de 250 milliards d'euros.

Ces deux mesures représentent un schéma complémentaire essentiel de sauvetage des actifs dont les banques privées avaient besoin pour conclure le soutien du public qui avait été lancé au début de la crise bancaire de 2008 aux États-Unis et aussi en Europe. Depuis le début de 2009, les banques ont postulé pour davantage de soutien public afin de se décharger de la quantité excessive de leurs actifs toxiques qui alourdissaient leurs comptes hors-bilan. Les solutions peuvent être soit les achats directs du gouvernement, ou le transfert des actifs à des sociétés de gestion de patrimoine indépendantes. Les deux outils ont été fournis par le SMP et le FESF, et les pertes liées aux actifs toxiques sont à la charge des citoyens européens.
→ Cet échange d'actifs toxiques des banques privées à une entreprise par simple transfert, sans paiement et sans opération adéquate d'achat / vente serait illégal selon les règles de reddition de comptes. EUROSTAT a changé ces règles et a permis « les opérations de liquidité menées par l'échange d'actifs », justifiant ce changement par les « circonstances particulières de la crise financière ».
→ Que le Fond Européen de Stabilité Financière soit basé au Luxembourg évite d'avoir à se soumettre aux lois internationales et le FMI a modifié de plus ses propres règles (ses propres statuts) afin de rendre légal son appui financier à ce Fond Européen de Stabilité Financière.
→ C’est le Bureau de la gestion de la dette allemande qui dirige réellement le FESF , et de concert avec la Banque européenne d'investissement fournit un soutien pour la gestion opérationnelle du FESF. Le manque de légitimité du fond est évident, car il est effectivement géré par un organisme différent. Aujourd’hui, le FESF est le plus grand créancier de la Grèce.


Les instruments de financement gérés par le Font Européen de Stabilité Financière sont les plus risqués et restreints, dématérialisés, non négociables (les taux ne sont pas fixes, les obligations non certifiées, par exemple). Cet ensemble d'instruments de financement toxiques représente un risque pour les États membres dont les garanties peuvent être appelées à payer pour tous les produits financiers de la société luxembourgeoise.

  • Un grand scandale aurait eu lieu en 2010 si avaient été révélés : la violation du traité de l'UE ; les changements arbitraires dans les règles de procédure de la BCE, EUROSTAT et le FMI, ainsi que l'association des États membres à la société Luxembourgeoise à but spécial privé ; le sauvetage des banques privées au détriment d'un risque systémique pour l'ensemble de l'Europe et l'engagement d’États avec des garanties couvrant des actifs toxiques problématiques, dématérialisées et non négociables.


Ce scandale n'a jamais eu lieu, parce que la même réunion extraordinaire des affaires économiques et sociales de l'UE qui a discuté de la création de la société privée partenaire du Fond Européen de Stabilité Financière a donné une importance particulière au « soutien du package pour la Grèce », ce qui fait croire que la création de cette structure était pour la Grèce et assurerait la stabilité financière dans la région. La Grèce a été le centre de toutes les attentions, occupant constamment les grands titres des principaux médias partout dans le monde, tandis que le régime illégal qui a soutenu et profité aux banques privées reste dans l’ombre.

  • Le rapport annuel de la Banque de Grèce montre une immense augmentation des comptes "hors bilan" liées aux valeurs mobilières en 2009 et 2010, sur des montants beaucoup plus importants que l'actif total de la Banque, et cette tendance se poursuit sur les années suivantes.

« Le transfert des actifs toxiques des banques privées dans le secteur public a été un grand succès pour les banques privées. Et le système de la dette ( l'utilisation abusive de l'instrument de la dette publique comme un outil pour prendre des ressources des États) a été l’outil pour dissimuler cela. »

Après des mois de pression par la Commission de L’Union Européenne sur les allégations d'incohérences sur les données statistiques et l'existence d'un déficit excessif la Grèce a été soumise à des mesures sévères en vertu des plans d'ajustement annuels, un accord bilatéral suivis par des « prêts » de la société FESF donc soutenus par des instruments de financement à risque.

Économistes grecs, des dirigeants politiques, et même certaines autorités du FMI ont proposé que la restructuration de la dette grecque pourrait fournir des résultats bien meilleurs. Cela a été tout simplement ignoré. Les critiques dénonçant la surestimation du déficit grec ont également été ignorées. Les dénonciations graves faites par des spécialistes grecs au sujet de la falsification des statistiques n’ont également pas été prises en considération.

Sous une atmosphère d'urgence et de menace de « contagion », des accords ont été mis en œuvre depuis 2010 en Grèce comme une injonction des autorités de l'UE et le FMI et non de l'initiative grecque. « L'analyse des mécanismes insérées dans ces accords montre qu'ils ne bénéficient pas du tout à la Grèce, mais qu’ils ont servi les intérêts des banques privées, en parfaite conformité à l'ensemble des mesures de sauvetage illégales approuvés en mai 2010 ».

-> Premièrement, le prêt bilatéral a utilisé un compte spécial à la BCE par lequel les prêts consentis par les pays et la Banque allemande de développement,les prêteurs, iraient directement aux banques privées qui détenaient des titres de créance avec des valeurs nominales bien en deçà. Donc, cet accord bilatéral a été organisé pour permettre le paiement intégral au profit des détenteurs d'obligations tandis que la Grèce n'a obtenu aucun avantage mais elle aura à rembourser le capital, les taux d'intérêt élevés et tous les coûts.
-> Deuxièmement, les « prêts » du FESF ont abouti à la recapitalisation des banques privées grecques. La Grèce n'a pas reçu un véritable prêt ou un soutien du FESF. À travers les mécanismes insérés dans les accords l'argent réel n’est jamais parvenu en Grèce. Le pays a donc été forcé de réduire les dépenses sociales essentielles afin de rembourser, en espèces, les taux d'intérêt élevés et tous les frais abusifs. Elle devra également rembourser le capital qu’elle n’a jamais reçu.


  • Pourquoi la Grèce a-t-elle été choisie en tant que décors pour couvrir le plan de sauvetage illégal et scandaleux des banques privées depuis 2010 ?


Lien avec le fait que la Grèce a été historiquement la référence mondiale pour l'humanité, car elle est le berceau de la démocratie, le symbole de l'éthique et des droits humains ?

Le Parlement grec a déjà installé la Commission de la Vérité sur la Dette Publique.

Il est temps que la vérité l'emporte, il est temps de placer les droits humains, la démocratie et l'éthique au-dessus des intérêts privés. Ceci est la mission que la Grèce doit prendre en ce moment.

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