Démocratie/Hannah Arendt
1 Les propriétés du concept Démocratie voulues par Hannah Arendt
Liste des propriétés du concept | ||
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Modifiez les propriétés existantes en les clarifiant
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2 Les conséquences que les propriétés ci-dessus impliquent
Liste des conséquences | ||
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Introduisez sous forme d'assertion les conséquences impliquées par les propriétés de cette loi
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3 Définition
Introduisez le texte de la définition de Démocratie conforme aux propriétés ci-dessus
Définition Modifier |
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4 Les questions
Liste des questions | ||
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Modifiez les questions existantes en les clarifiant
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5 La documentation
Introduisez des références de texte ou des Urls contenant de la documentation sur Démocratie
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La démocratie n'est pas une forme possible de la vie politique – la moins pire, a-t-on dit – elle est la seule forme humaine de la politique. En effet, c'est seulement dans l'engagement politique que tout homme réalise (au double sens de prendre conscience et de concrétiser) pleinement sa liberté d'être humain.
" ...partout où le monde fait par l'homme ne devient pas scène pour l'action et la parole - par exemple dans les communautés gouvernées de manière despotique qui exilent leurs sujets dans l’étroitesse du foyer et empêchent ainsi la naissance d'une vie publique - la liberté n'a pas de réalité mondaine. Sans une vie publique politiquement garantie, il manque à la liberté l'espace mondain où faire son apparition. Certes, elle peut encore habiter le cœur des hommes comme désir, volonté, souhait ou aspiration ; mais le cœur humain, nous le savons tous, est un lieu très obscur, et tout ce qui se passe dans son obscurité ne peut être désigné comme un fait démontrable. La liberté comme fait démontrable et la politique coïncident et sont relatives l'une à l'autre comme deux côtés d'une même chose." – la Crise de la culture, « Qu'est-ce que la liberté ? »[1]
Ainsi, dans la perspective d'Arendt la démocratie est tout simplement l'engagement de tout citoyen dans les problèmes du vivre-ensemble, et des règles en fonction desquelles il doit être organisé.
On s'attache généralement aux contenus de l'activité humaine : pourquoi tu fais ceci et non pas cela ? Mais on oublie que le plus important c'est le sens de l'activité humaine. Pour quoi agit-on ? Autrement dit, pour quelle valeur ? Pour quoi coupes-tu cet arbre ? Pour exporter lucrativement ou pour faire des lits à tes enfants qui grandissent. Or, explique Arendt, les activités humaines peuvent être distinguées selon trois sens :
- le travail, dont le sens est la consommation, soit la destruction de son produit aux fins d'entretenir sa vie et la reproduire. - l'œuvre, dont le sens est la construction du monde humain. Le monde humain se construit en effet d'œuvres humaines dont la valeur, collectivement reconnue (les lits !), permet aux hommes de se sentir un peu plus chez eux dans cette univers en lequel ils n'ont pas de biotope naturellement assigné. La première des œuvres est le langage. - l'action, dont le sens est la réalisation de la liberté humaine. En effet le propre de la liberté des humains est que, n'ayant pas de valeurs finales assignées par la biosphère (les souris et l'hédonisme sont des valeurs finales assignées au chat), ils doivent les définir eux-mêmes. L'action exige donc de définir en commun les valeurs finales en fonction desquelles on veut vivre, et sur lesquelles on va fonder les règles communes.
Pour Arendt, l'action est donc identique à l'activité politique.
Le malheur de "la condition de l'homme moderne" (titre du livre dans lequel Arendt expose cette distinction de l'activité selon le sens), est que son activité est massivement déportée du côté du travail/consommation (pour des intérêts marchands), sens de l'activité qui nous est commun avec les animaux, qui écrase les deux autres sens, ... et épuise la planète !
Il est aussi intéressant de proposer ici (dans ce wiki) cette conception de la démocratie comme "action" parce qu'elle légitime la procédure du tirage au sort pour désigner les représentants populaires dans les instances de pouvoir. En effet Arendt montre que l'action – la politique – est l'affaire, la grande affaire, de tout être humain. Donc chacun est potentiellement motivé pour accepter des responsabilités dans le champ politique !