L'être contre l'avoir : Différence entre versions

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(Réflexion/critique personnelle (Catherine))
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*Origine : [http://www.leretourauxsources.com/index.php/letre-contre-lavoir-detail site Le retour aux sources]
 
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=Réflexion/critique personnelle (Catherine) =
 
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Bon, je continue à lire le livre de Francis Cousin. Je finis par m'habituer à son style qui est loin
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d'être sobre. Il y a de très belles choses en son livre mais je maintiens que les causes qu'ils
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annoncent ne sont pas correctes. Car ce qu'il appelle "société sacrale" dans l'immanence du Tout n'a
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en fait jamais existé.<br><br>
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Je m'explique : depuis que l'Homme est Homme donc depuis qu'il a acquis au sein de son évolution
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biologique et la station debout, et le développement important du cerveau, et la main créant les
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outils, donc depuis qu'il a pu faire acte de captation sur le Monde pour se vêtir, se nourrir, aussi
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ensuite pour se chauffer sans même parler d'accumulation de biens ; ceci associé avec sa capacité
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cérébrale à conscientiser le monde et par découlement à se conscientiser lui-même (ce qui a permis
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la co-évolution du langage aussi) l'Homme s'est de facto trouvé hors immanence du Tout et "séparé"
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Je dirais tout simplement que le fait d'être Homme c'est le fait d'être aussi hors du Tout.<br>
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Alors il est néanmoins important de souligner que l' "avoir" et l'accumulation de l'" avoir" vont
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accentuer et encore plus "vicier" cette "séparation". Néanmoins elle a toujours été là.<br>
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Quand Francis Cousin parle des préhistoriques et de son art rupestre, exprimant que cet art était
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"pur" art de la non séparation contrairement à l'art d'aujourd'hui, je pense qu'il fait erreur. Cet art
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rupestre était aussi une reconstruction de ce que l'Homme recherche "le retour au Tout sacral" et il
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était nécessaire car comme il le dit fort justement pour l'art d'aujourd'hui il est le signe en creux du
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retournement, de ce qui manque. (j'exprime plus simplement que lui pour la compréhension de
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tous). Francis Cousin oublie que l'art préhistorique rupestre n'était pas que des dessins d'animaux, il
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oublie tous les signes (les "écritures") et il oublie surtout les mains, empreintes des mains peintes
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sur les parois. Les mains peintes, les empreintes ne sont pas des traces insignifiantes. Elles montrent
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l'importance de laisser trace justement, elles montrent le besoin "magique" de se réapproprier la
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paroi. Il y a toute une symbolique qui nous échappe mais qui néanmoins est du domaine du
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symbolique.<br><br>
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Il oublie aussi de citer pour la préhistoire, les inhumations. inhumations existantes depuis
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Néanderthal. Qu'est ce que ce besoin d’inhumer ses morts ? Si ce n'est le constat d'un rapport de
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division au sein du Tout ?<br><br>
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L'Homme se conscientise et il conscientise le Monde cela veut dire qu'il est à la fois capable d'être
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dans et hors du Monde, d'avoir ce regard double, cette double perception. C'est la principale
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différence connue d'avec les autres animaux qui, eux, peuvent avoir une conscience d'eux-mêmes
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mais ne peuvent conscientiser le Monde. Sa condition d'Homme le condamne finalement à ne
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pouvoir se situer uniquement sur le plan "sacral". Il ne peut que subir les distorsions contrairement
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aux autres animaux. Je dirais presque que cela constitue sa "tragédie" ontologique. Tous ses actes
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symboliques, artistiques, religieux (action de relier) ne seront de facto que des actes désespérés pour
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tendre vers une réunification sacrale naturelle (pour reprendre le vocabulaire de Francis Cousin)
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qu'il ne pourra jamais obtenir car sa condition "naturelle" suite à l'évolution biologique qui a fait
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que l'Homme est devenu Homme (et non plus singe) le condamne à la "séparation".<br><br>
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Je tiens aussi à rappeler qu'en préhistoire il y avait division du travail, les archéologues, et autres
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spécialistes ont trouvé des sortes de mines de silex exploitées avec des outils pré-industrialisés
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pourrait-on presque dire. Les silex du Périgord très réputés pour leur qualité étaient
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échangés/donnés (?) à d'autres groupes et jusqu'à de fortes et grandes distances géographiques. Il est
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bien reconnu aujourd'hui que ce n'était pas le même homme préhistorique qui sortait le silex, le
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taillait, construisait son arme ou ses outils seul, tuait l'animal, cuisait l'animal, exploitait la peau,
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tannait la peau, fabriquait son vêtement, créait et fabriquait l'aiguille pour coudre son vêtement,
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récoltait les fruits et les baies, pêchait le poisson et ornait et sculptait ses outils, dessinait et gravait
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les plaques de pierre et les grottes, etc. Le chasseur pouvait bien retailler son arme et sa pointe de
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flèche mais souvent c'était un autre qui l'avait taillée, par exemple. Il y avait donc division du
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"travail" ou de l"œuvre" (puisque Francis Cousin fait une forte distinction entre travailler et œuvrer
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la Francis Cousin). Il y avait aussi des "échanges" : échanges des statuettes féminines par exemple
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(très modélisées et standardisées notamment, ce qui doit être bien relevé - comme encore une sorte
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de pré-industrialisation à plutôt grande échelle). Il y avait aussi une sorte de hiérarchie même s'il n'y
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avait pas d'acte de guerre et de puissance coercitive car en certaines tombes certains défunts et pas
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tous avaient des vêtements cousus d'une multitude de coquillages - dont certains enfants - qui
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montre une différence de traitement des individus lors des inhumations et aussi une certaine
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différence de possessions - même si l'" avoir" était bien moindre qu'actuellement. En certaines
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tombes étaient aussi parfois déposées de belles lames de pierre non utilisables de part leur matière et
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de part leur taille pour la chasse ou autre fonction que décorative et symbolique. Tous ne pouvaient
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posséder de telles pièces ni un nombre aussi important de coquillages venant de très loin.<br>
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Bon, en ce domaine il y aurait encore beaucoup à dire, voir les livres de Patou - Mathis ou André
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Leroi-Gouhan (et bien d'autres spécialistes) ; notamment concernant les "écoles" de gravure ou de
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dessin, la fréquentation des grottes rupestres artistiques au temps de la préhistoire, etc.<br>
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Quand Francis Cousin parle des Germains il ne devrait pas écrire qu'ils étaient encore dans une vie
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"sacrale" mais plus précisément dire qu'une partie de leur vie sociétale communautaire fonctionnait
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dans une ligne plus proche du "sacral". Ne pas oublier que pour Francis cousin l'état « sacral » c'est
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être dans l'immanence du Tout.<br><br>
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Idem pour l'époque féodale. Il ne faut pas oublier la féodalité qui venait régenter une belle part de
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l'organisation.<br><br>
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Quand Francis Cousin parle des société dites "primitives" et en passant parle du travail de Pierre
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Clastres, il ne devrait pas dire que ces sociétés vivaient dans l'état sacral car là encore Pierre
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Clastres a bien souligné quelques notions de "séparation" du Tout dont voici quelques exemples :
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les sociétés "primitives" n'avaient en effet pas de chef ayant du pouvoir mais il y avait une
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mythologie ontologique à laquelle tous se soumettaient avec notamment des rituels très très violents
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pour retrouver l'équilibre prôné par cette mythologie. Ces rituels impliquaient le meurtre même des
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enfants. Il y avait division des tâches et des fonctions et cela entraînait aussi l'infanticide des filles.
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Il y avait dans les tribus de l'Amérique du Sud la croyance en un monde néfaste avec un monde des
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dieux meilleur et possible à l'est, au-delà de l'océan. Etc., etc.<br>
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Rien de société "sacrale" liée au Tout mais bien "séparation" et dualité de regard et de perception en
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un monde de l'au-delà inaccessible.<br>
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On en revient à ce que j'exprimais concernant cette condamnation ontologique de l'homme à ne
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jamais pouvoir être, être dans une unité sacrale.<br>
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Je pourrais continuer à exprimer ici un livre presque aussi copieux que celui de Francis Cousin et
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reprendre tous les points où il fait défaut.<br><br>
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Je terminerai juste par pointer l'utilisation totalement abusive et erronée du mot "démocratie", qu'il
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met à toutes les sauces de façon saugrenue et j'invite aussi à s'informer concernant la démocratie des
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grecs antiques où, vraiment, Francis Cousin en donne une explication non juste et très déviée.<br>
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Je comprends pourquoi il fait cela d'ailleurs. Il propose une théorie et fait en sorte de faire "coller"
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l'histoire à sa théorie en oubliant, déviant certaines réalités historiques.<br>
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Je ne sais s'il propose dans son livre autre chose que de l'incantation, ou ne relevant pas simplement
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de l'incantatoire, pour sortir de l'importance de l'"avoir" et pour permettre de laisser surgir l'"être"
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car je n'ai pas encore terminé son livre.
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Tout cela est bien dommage car il pointe tout de même le malaise qui mine les Hommes.<br>
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Perso, je conseille à nouveau d'aller prendre connaissance de Eckhart Tolle car il offre de bons
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panneaux indicateurs permettant à chacun s'il le souhaite d’œuvrer à révéler toute l'épaisseur de son
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Être tout en laissant le domaine de la "représentation/projection" mentale à son simple niveau de
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surface. Si l'unité "sacrale" ne peut être atteinte au moins il y a possibilité de réconcilier l’Être au
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Monde et de faire vivre ensemble le fond et la surface sans se perdre dans la surface et l'" avoir".<br>
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Merci à tous ceux qui ont lu jusqu'au bout ce long commentaire, merci pour votre patience.

Version du 17 janvier 2017 à 18:56

Titre : L'être ou l'avoir
Auteur(s) : Francis Cousin
Résumé Court : L'être ou l'avoir francis cousin.jpg

"A l’heure où les troubles sociaux d’envergure, qui partout s’annoncent, menacent l’organisation inhumaine de l’ordre existant, l’auteur tient à dire qu’il n’est pas indifférent de rappeler que toutes les politiques de la raison marchande sont, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, l’ennemi absolu et définitif de toute joie humaine véridique."

Difficulté (de lecture) : surtout lire à toutes petites doses car le style d'écriture est tellement hypnotique qu'il est impératif de faire de larges pauses afin de retrouver ses capacités d'esprit critique et ses capacités de questionnement. Il y a un côté psalmodie incantatoire qui crée une sorte de transe presque hypnagogique.Livre à tendance "manipulatoire" en son style d'écriture. (Catherine)
Pages liées : Spécial:Pages_liées/L'être contre l'avoir

1 Description

"Le spectacle du fétichisme de la marchandise fait le devenir du monde. L’existence humaine n’y est là qu’une longue errance angoissée sur le marché narcissique des rencontres factices. Partout règne la liberté despotique de l’argent et l’humain asservi et déchiré par la dictature démocratique de l'avoir et du paraître, ne cesse de consommer sa propre soumission. Contre ce totalitarisme de la fausse conscience, il s’agit de tourner le dos à la mise en scène de la passivité moderne, pour retrouver les véritables chemins du sens critique et poser en pratique la question radicale de l'authenticité de l'être.

L’auteur, Francis Cousin est docteur en philosophie. Il a produit ou participé depuis trente ans à de nombreuses productions, essentiellement dans des cadres collectifs ou anonymes, parce qu’il récuse la possibilité d’approcher la vérité réelle, forcément impersonnelle, à travers la perception vaniteuse de l’intellectuel égotiste. Il se définit lui-même comme philosophe praticien du logos radical. Son projet vise à dé-voiler la nature des mystifications historiques en explicitant la lutte ontologique universelle entre l’être générique de l’homme, et les progrès civilisateurs de la domestication.

Au cœur de sa démarche, Francis Cousin a fondé à Paris le Cabinet de Philo-analyse, un lieu de dia-logue qui accompagne tous ceux qui entendent – par la dynamique de la parole dé-liée, retrouver l’authenticité désaliénée du cheminement vers un vivre humain véritable. Bref, sortir de l’ordre psychique contemporain du mensonge généralisé, dont la seule finalité est d’amener l’humain à se renier lui-même.

A l’heure où les troubles sociaux d’envergure, qui partout s’annoncent, menacent l’organisation inhumaine de l’ordre existant, l’auteur tient à dire qu’il n’est pas indifférent de rappeler que toutes les politiques de la raison marchande sont, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, l’ennemi absolu et définitif de toute joie humaine véridique."

2 Réflexion/critique personnelle (Catherine)

Bon, je continue à lire le livre de Francis Cousin. Je finis par m'habituer à son style qui est loin d'être sobre. Il y a de très belles choses en son livre mais je maintiens que les causes qu'ils annoncent ne sont pas correctes. Car ce qu'il appelle "société sacrale" dans l'immanence du Tout n'a en fait jamais existé.

Je m'explique : depuis que l'Homme est Homme donc depuis qu'il a acquis au sein de son évolution biologique et la station debout, et le développement important du cerveau, et la main créant les outils, donc depuis qu'il a pu faire acte de captation sur le Monde pour se vêtir, se nourrir, aussi ensuite pour se chauffer sans même parler d'accumulation de biens ; ceci associé avec sa capacité cérébrale à conscientiser le monde et par découlement à se conscientiser lui-même (ce qui a permis la co-évolution du langage aussi) l'Homme s'est de facto trouvé hors immanence du Tout et "séparé" du Monde.

Je dirais tout simplement que le fait d'être Homme c'est le fait d'être aussi hors du Tout.
Alors il est néanmoins important de souligner que l' "avoir" et l'accumulation de l'" avoir" vont accentuer et encore plus "vicier" cette "séparation". Néanmoins elle a toujours été là.
Quand Francis Cousin parle des préhistoriques et de son art rupestre, exprimant que cet art était "pur" art de la non séparation contrairement à l'art d'aujourd'hui, je pense qu'il fait erreur. Cet art rupestre était aussi une reconstruction de ce que l'Homme recherche "le retour au Tout sacral" et il était nécessaire car comme il le dit fort justement pour l'art d'aujourd'hui il est le signe en creux du retournement, de ce qui manque. (j'exprime plus simplement que lui pour la compréhension de tous). Francis Cousin oublie que l'art préhistorique rupestre n'était pas que des dessins d'animaux, il oublie tous les signes (les "écritures") et il oublie surtout les mains, empreintes des mains peintes sur les parois. Les mains peintes, les empreintes ne sont pas des traces insignifiantes. Elles montrent l'importance de laisser trace justement, elles montrent le besoin "magique" de se réapproprier la paroi. Il y a toute une symbolique qui nous échappe mais qui néanmoins est du domaine du symbolique.

Il oublie aussi de citer pour la préhistoire, les inhumations. inhumations existantes depuis Néanderthal. Qu'est ce que ce besoin d’inhumer ses morts ? Si ce n'est le constat d'un rapport de division au sein du Tout ?

L'Homme se conscientise et il conscientise le Monde cela veut dire qu'il est à la fois capable d'être dans et hors du Monde, d'avoir ce regard double, cette double perception. C'est la principale différence connue d'avec les autres animaux qui, eux, peuvent avoir une conscience d'eux-mêmes mais ne peuvent conscientiser le Monde. Sa condition d'Homme le condamne finalement à ne pouvoir se situer uniquement sur le plan "sacral". Il ne peut que subir les distorsions contrairement aux autres animaux. Je dirais presque que cela constitue sa "tragédie" ontologique. Tous ses actes symboliques, artistiques, religieux (action de relier) ne seront de facto que des actes désespérés pour tendre vers une réunification sacrale naturelle (pour reprendre le vocabulaire de Francis Cousin) qu'il ne pourra jamais obtenir car sa condition "naturelle" suite à l'évolution biologique qui a fait que l'Homme est devenu Homme (et non plus singe) le condamne à la "séparation".

Je tiens aussi à rappeler qu'en préhistoire il y avait division du travail, les archéologues, et autres spécialistes ont trouvé des sortes de mines de silex exploitées avec des outils pré-industrialisés pourrait-on presque dire. Les silex du Périgord très réputés pour leur qualité étaient échangés/donnés (?) à d'autres groupes et jusqu'à de fortes et grandes distances géographiques. Il est bien reconnu aujourd'hui que ce n'était pas le même homme préhistorique qui sortait le silex, le taillait, construisait son arme ou ses outils seul, tuait l'animal, cuisait l'animal, exploitait la peau, tannait la peau, fabriquait son vêtement, créait et fabriquait l'aiguille pour coudre son vêtement, récoltait les fruits et les baies, pêchait le poisson et ornait et sculptait ses outils, dessinait et gravait les plaques de pierre et les grottes, etc. Le chasseur pouvait bien retailler son arme et sa pointe de flèche mais souvent c'était un autre qui l'avait taillée, par exemple. Il y avait donc division du "travail" ou de l"œuvre" (puisque Francis Cousin fait une forte distinction entre travailler et œuvrer - je me contente d'utiliser un langage que chacun ici pourra comprendre donc je vais éviter d'écrire à la Francis Cousin). Il y avait aussi des "échanges" : échanges des statuettes féminines par exemple (très modélisées et standardisées notamment, ce qui doit être bien relevé - comme encore une sorte de pré-industrialisation à plutôt grande échelle). Il y avait aussi une sorte de hiérarchie même s'il n'y avait pas d'acte de guerre et de puissance coercitive car en certaines tombes certains défunts et pas tous avaient des vêtements cousus d'une multitude de coquillages - dont certains enfants - qui montre une différence de traitement des individus lors des inhumations et aussi une certaine différence de possessions - même si l'" avoir" était bien moindre qu'actuellement. En certaines tombes étaient aussi parfois déposées de belles lames de pierre non utilisables de part leur matière et de part leur taille pour la chasse ou autre fonction que décorative et symbolique. Tous ne pouvaient posséder de telles pièces ni un nombre aussi important de coquillages venant de très loin.
Bon, en ce domaine il y aurait encore beaucoup à dire, voir les livres de Patou - Mathis ou André Leroi-Gouhan (et bien d'autres spécialistes) ; notamment concernant les "écoles" de gravure ou de dessin, la fréquentation des grottes rupestres artistiques au temps de la préhistoire, etc.
Quand Francis Cousin parle des Germains il ne devrait pas écrire qu'ils étaient encore dans une vie "sacrale" mais plus précisément dire qu'une partie de leur vie sociétale communautaire fonctionnait dans une ligne plus proche du "sacral". Ne pas oublier que pour Francis cousin l'état « sacral » c'est être dans l'immanence du Tout.

Idem pour l'époque féodale. Il ne faut pas oublier la féodalité qui venait régenter une belle part de l'organisation.

Quand Francis Cousin parle des société dites "primitives" et en passant parle du travail de Pierre Clastres, il ne devrait pas dire que ces sociétés vivaient dans l'état sacral car là encore Pierre Clastres a bien souligné quelques notions de "séparation" du Tout dont voici quelques exemples : les sociétés "primitives" n'avaient en effet pas de chef ayant du pouvoir mais il y avait une mythologie ontologique à laquelle tous se soumettaient avec notamment des rituels très très violents pour retrouver l'équilibre prôné par cette mythologie. Ces rituels impliquaient le meurtre même des enfants. Il y avait division des tâches et des fonctions et cela entraînait aussi l'infanticide des filles. Il y avait dans les tribus de l'Amérique du Sud la croyance en un monde néfaste avec un monde des dieux meilleur et possible à l'est, au-delà de l'océan. Etc., etc.
Rien de société "sacrale" liée au Tout mais bien "séparation" et dualité de regard et de perception en un monde de l'au-delà inaccessible.
On en revient à ce que j'exprimais concernant cette condamnation ontologique de l'homme à ne jamais pouvoir être, être dans une unité sacrale.
Je pourrais continuer à exprimer ici un livre presque aussi copieux que celui de Francis Cousin et reprendre tous les points où il fait défaut.

Je terminerai juste par pointer l'utilisation totalement abusive et erronée du mot "démocratie", qu'il met à toutes les sauces de façon saugrenue et j'invite aussi à s'informer concernant la démocratie des grecs antiques où, vraiment, Francis Cousin en donne une explication non juste et très déviée.
Je comprends pourquoi il fait cela d'ailleurs. Il propose une théorie et fait en sorte de faire "coller" l'histoire à sa théorie en oubliant, déviant certaines réalités historiques.
Je ne sais s'il propose dans son livre autre chose que de l'incantation, ou ne relevant pas simplement de l'incantatoire, pour sortir de l'importance de l'"avoir" et pour permettre de laisser surgir l'"être" car je n'ai pas encore terminé son livre.

Tout cela est bien dommage car il pointe tout de même le malaise qui mine les Hommes.
Perso, je conseille à nouveau d'aller prendre connaissance de Eckhart Tolle car il offre de bons panneaux indicateurs permettant à chacun s'il le souhaite d’œuvrer à révéler toute l'épaisseur de son Être tout en laissant le domaine de la "représentation/projection" mentale à son simple niveau de surface. Si l'unité "sacrale" ne peut être atteinte au moins il y a possibilité de réconcilier l’Être au Monde et de faire vivre ensemble le fond et la surface sans se perdre dans la surface et l'" avoir".
Merci à tous ceux qui ont lu jusqu'au bout ce long commentaire, merci pour votre patience.

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