Atelier démocratique à Maxéville 54320

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Titre: Atelier démocratique de juin à Maxéville 54320
Début: 2014/06/15 14:00 Fin: 2014/06/15 18:30
Type: Reunion Lieu: MJC Massinon de Maxéville, 33 rue des brasseries, Espace Edgar P. Jacobs, 54320 Maxéville
Description: Cette réunion fait suite à celle du 11 mai 2014. Voir : Atelier démocratique à Maxéville (54)

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Sommaire

1 Compte-rendu de l’atelier constituant du dimanche 15 juin 2014 (par Aurélien)

1.1 Introduction

Etaient présents : Catherine, Sébastien, Oliver, Michaël, Aurélie, Aurélien.

Exceptionnellement, compte-tenu du nombre d’absents par rapport aux précédentes réunions, et du fait que certaines personnes venaient pour la première fois, l’atelier a surtout tourné autour de questions et discussions sur les idées d’Etienne Chouard et sur le système actuel.

1.2 Suite de l’atelier constituant précédent

1.2.1 Socle de constitution

L’idée était de présenter des fondations, principes généraux sur lesquels s’accorder avant de passer à une écriture plus détaillée du texte.

Le but de ce socle présente également un caractère d’universalité : non limité à une Constitution nationale - il exclut d’ailleurs le principe de territoire - il pourrait être la base de multiples Constitutions, définies par des groupes multiples.

La question se pose d’écrire une Constitution très générale, ou en premier lieu au contraire de s’entraîner à écrire une Constitution Nationale, qui inclut donc une logique de territoire. En effet, il est probablement plus simple de construire en gardant un certain nombre de repères (comme le repère du pays), quitte à élargir le texte par la suite.

1.2.2 De l'attribution effective pour la pratique de la souveraineté - De la solidarité - De la loi - (faisant suite au socle de la Constitution)

  • - De l'attribution effective pour la pratique de la souveraineté -

Le corps collectif se dote de toutes les dispositions (cadres, structures) permettant dans les fait :
- la libre participation à la souveraineté,
- l'exercice total des expressions pluralistes et des délibérations,
- la construction et l'accès aux différentes fonctions (législatives, exécutives, judiciaires, médiatiques, monétaires et financières) ainsi qu'aux mandats correspondants,
- la formation et le regroupement en associations et communautés diverses,
- l'établissement de l'instruction, de l'éducation, de la santé publique,
- la mise en application de la solidarité.

  • - De la solidarité -

La solidarité est la base du corpes collectif, elle inclut :
- l'aide aux besoins fondamentaux pour chacun des membres (soins, subsistance, sureté et protection),
- le partage des ressources naturelles et énergétiques indispensables à la conservation et au bien-être de chacun.

  • - De la loi -

La loi est l'expression de la volonté générale, elle ne consiste pas à interdire mais à préserver la vie sociale, l'organisation et les structures de la communauté civique que le corps collectif décide de se donner.



Réflexions :
Un certain nombre de réflexions portent sur le principe des interdits (exemple : il est interdit de voler, il est interdit de tuer…), interdits qui sont exclus du socle.
On estime d’une part que ce type d’interdit relève du bon sens et d’autre part que ceux-ci seront explicités dans les lois votées par la suite.
En effet, la question qui se pose n’est pas celle de l’interdit en lui-même mais plutôt de la « sanction » (compensation, etc.), et celle-ci sera forcément définie dans les lois votées par les citoyens, hors Constitution.

Note après coup : Cela peut se discuter encore car l’interdiction de la peine de mort est par exemple présente dans notre Constitution actuelle (article 66-11).

1.3 Parler aux gens de la vraie démocratie de manière pragmatique

Discussions autour de la manière dont parler des idées d’Etienne Chouard autour de soi. On constate en effet que certaines personnes peuvent facilement être réfractaire à un changement de système si elles n’ont pas de repères concrets.
Citation de Gandhi : « L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul. »

Sont évoqués tout d’abord les schémas précis élaborés par Etienne Chouard sur la manière dont est envisageable le nouveau système (Isêgoria, ostracisation, organes de contrôle, etc.), qui permettent d’avoir une idée quasi-concrète de comment pourraient fonctionner les choses.

Est évoqué ensuite, dans la logique d’un premier pas vers une démocratie directe, la liste municipale de la ville de Saillans (http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/29/a-saillans-les-1-199-habitants-ont-tous-ete-elus-premier-tour-251062), qui peut constituer un exemple concret de reprise en main de la situation politique par des citoyens via, même si cela reste pour l’instant dans le système.
Utopia Lorraine réfléchit à l’idée d’inviter des inscrits de cette liste collégiale pour échanger publiquement avec eux, dans la logique d’une médiatisation de ce type d’initiative citoyenne.

1.4 Le droit de propriété

- Discussions autour du droit de propriété -

Ce droit, à la base du système libéral actuel est inscrit dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789 (article II et VII) et par conséquent dans la Constitution de 1958 qui y exprime son attachement. Faudrait-il y faire mention dans notre Constitution ?

Article II DDHC : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
Article VII DDHC : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.»

La propriété, lorsqu’on étaie le terme, pose un certain nombre de questions en rapport avec les dysfonctionnements du système actuel (inégalité des droits à la naissance pour cause d’inégalités de patrimoine, propriété du capital qui lui-même prévaut sur le travail, systèmes de rentes aboutissant à une logique de dominants/dominés…).

Nous sommes évidemment d’accord sur le fait que chacun a droit à un logement. Mais investir dans un logement pour spéculer, ou simplement pour investir (en toute bonne foi, comme le font de nombreuses personnes sans se poser de questions), semble être à redéfinir. L’investissement pour location aboutit nécessairement à un pays coupé entre rentiers et locataires. Une nouvelle image des besoins fondamentaux (dont le logement), de l’investissement, plus généralement de l’argent, est sans aucun doute nécessaire.

Nous parlons de l’exemple de la commune de Marinaleda, en Andalousie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marinaleda Dans cette commune, lorsqu’on souhaite une maison, on participe à sa construction (en compagnie d’autres habitants et de professionnels) ; la mairie fournit gratuitement le matériel et la prestation de l’architecte, ainsi que le terrain. Les habitants doivent ensuite s’acquitter d’un loyer dérisoire d’environ 15 euros.

On évoque Albert Jacquard, dont le dernier texte parle justement de la propriété : http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article985

1.5 Prise de conscience, réinformation

Une interrogation porte sur la manière dont notre système a pu enlever toute motivation et conscience politique aux citoyens, et comment ceux-ci peuvent facilement rejeter le message d’une vraie démocratie.
-> Voir lien vers « La cause des causes »
Une des idées fortes est de faire prendre conscience aux gens qu’ils sont eux-mêmes capables (ne pas se sentir diminués et sans talents par rapport à une « élite »), et leur faire prendre conscience également que les autres sont capables (éviter de tomber dans le dénigrement des autres, sortir de l‘individualisme, éliminer la peur primale de potentielles mauvaises décisions d’autres personnes…) : capables d’écrire des articles de la Constitution, capable d’initier ou d’accompagner des actions citoyennes, capables d’élaborer des idées hors système…

Certaines idées reçues, qui ont pour conséquence une idée fausse de l’être humain, sont évoquées. Ces idées sont en partie responsables du pessimisme, de la démotivation et de l’inaction de la population.
La compétition serait par exemple inscrite dans la nature humaine, ce qui justifierait la domination des forts sur les faibles, idée véhiculée aussi par un certain darwinisme social.
On peut lire Pierre Kropotkine (« L’entraide un facteur de l'évolution », 1902), qui montre comment le règne animal et humain font plutôt preuve de coopération ; celle-ci favorise la vie du groupe, contrairement à la compétition qui est logiquement destructrice. La compétition a plutôt lieu dans des contextes extrêmes (logique de survie), lorsqu’il n’y a plus de solution alternative.

Est évoquée l’éducation « populaire » afin de réinformer, apporter d’autres discours que ceux des dominants, désintoxiquer de la manipulation médiatique et politique.
La question se pose : sommes-nous prêts à écrire la Constitution ou doit-on déjà acquérir une certaine conscience afin de ne pas faire les mêmes erreurs ?

1.6 Le pouvoir, conditionnement et manipulation

1.6.1 Réflexion

Quelques échanges autour des manipulations historiques et du système actuel, et de l’inévitable danger de la récupération des idées d’Etienne Chouard.

Le tirage au sort et les différents organes de contrôle élimineraient-ils tout risque ? On peut en effet supposer que les citoyens puissent être manipulés. On évoque le fait que les techniques de manipulation sont aujourd’hui très élaborées et pernicieuses ; une idée peut rapidement faire son chemin et influencer.

1.6.2 Quelques ouvrages sont cités 

  • « Propaganda » d’Edward Bernays, où l’auteur plaide pour la manipulation des foules en démocratie par une élite invisible, car estimant la démocratie dangereuse, en se basant sur les travaux de son oncle Sigmund Freud. Devenu très influent, Bernays travaillera pour des entreprises, multinationales, et surtout pour la sphère politique ; il fut par exemple chargé par le Président des USA Woodrow Wilson, en compagnie du journaliste politique libéral Walter Lippmann, de « vendre » l’intervention militaire américaine pendant la première guerre mondiale au peuple réticent.




  • « Ponérologie politique, étude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques » de Andrew M. Lobaczewski : l’auteur, psychiatre polonais, décrit la façon dont un groupe se retrouve perverti par des individus dominants atteints de pathologies diverses. Une observation qui peut être utile pour comprendre comment les intérêts de groupes sains finissent toujours par être dévoyés.


Est donc évoqué encore une fois la nécessité d’une réinformation, en particulier sur le fonctionnement humain : chacun doit savoir comment il est susceptible d’être manipulé.

  • Pouvoir d'agir :

Lecture d’un texte extrait d’une conférence (Marie-Hélène Bacqué, sociologue) :
http://projetgentilsvirus.ouvaton.org/index.php/Le_pouvoir_d%27agir_-_Pouvoir_sur,_pouvoir_de,_pouvoir_avec
Citation tirée du texte : « Le pouvoir ne se donne pas, il se prend » ; cela rejoint l’idée que les gens de pouvoir ne décideront jamais qu’il faut nous laisser écrire la Constitution.
Marie-Hélène Bacqué parle de l’ « enpowerment », et de trois types de pouvoir :

  • « Pouvoir sur » : Domination, hiérarchisation, notion classique du pouvoir ;
  • « Pouvoir de » : Possibilité de faire, liberté, compétence, sortir de la dépendance ;
  • « Pouvoir avec » : Notion d’action collective.

1.7 Les Gentils Virus

Discussion autour de la question : comment en sommes nous arrivés à adhérer aux idées d’Etienne Chouard ?
La réponse peut être intéressante afin de réfléchir à la nécessaire prise de conscience de la population globale. L’idée étant de savoir comment « toucher » les gens, comment diffuser le message en étant sûr d’être compris, sans rejet « pavlovien » ?


Le public des GV est au final assez varié. On y trouve des jeunes, qui sortent de l’adolescence, qui ont donc eu un questionnement très récent lié à leur âge, et sont donc réceptifs à de nouvelles idées ; des personnes plus âgées, qui ont vu le monde changer en mal, qui ont connu suite à la guerre une certaine liberté (se débrouiller seul) dans leur jeunesse ; des parents, qui voient leurs enfants se questionner ou en souffrance…

1.8 Prochain atelier 

Reprendre l’écriture de la Constitution, ainsi que les sollicitations évoquées dans le dernier atelier (tickets Willy, présentation de solutions alternatives locales…)

1.9 Idée après-coup 

En ce qui concerne l’écriture de la Constitution proprement dite, ne serait-il pas intéressant d’inscrire dans le préambule les raisons pour lesquelles nous en sommes venus à l’écrire ? Afin de « graver dans le marbre », une fois pour toute, notre problème.

Exemple, texte très très provisoire :
Considérant que de tout temps, les peuples se sont vu spolier, que même lorsqu’ils se sont organisés dans une certaine autogestion, une oligarchie a fini par émerger pour les exploiter via des systèmes variés (féodalisme, communisme, libéralisme/capitalisme…). Ces systèmes, dont certains sont à première vue opposés, ont tous en commun la concentration des pouvoirs entre les mains d’une minorité servant ses propres intérêts contre l’intérêt général. Le peuple a par conséquent décidé de se réapproprier ce qui n’aurait jamais dû lui échapper, à savoir l’orientation politique de sa vie, en rétablissant la vraie démocratie, notamment via l’écriture de la loi le protégeant d’une potentielle domination, la Constitution.

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